Le ver dans le fruit a élu domicile au cœur de la présidence gabonaise. Ce qui aurait pu passer pour un ragot d’arrière-cour se révèle aujourd’hui un vrai feuilleton d’État : enlèvement, rançon, et chaos dans les services de sécurité. Selon des révélations de deux activistes gabonais respectés, Bob Mengome (matricule 212, alias « le loup solitaire ») et Jonas Moulenda, ces incidents montrent que le problème ne vient pas de l’extérieur… mais de l’intérieur.
Au centre de ce séisme : le lieutenant-colonel Akama, chef de la sécurité présidentielle et neveu du président Oligui. Il serait impliqué dans l’enlèvement d’un ressortissant chinois, livré ensuite à des éléments des services spéciaux pour exiger une rançon. Quand la DGR est intervenue pour récupérer l’argent, la situation a dégénéré en échange de tirs nourris, révélant l’ampleur du désordre et de l’impunité dans les unités censées protéger la République.
Le colonel Yaris est également visé par des enquêtes, suspecté d’avoir couvert ou facilité l’opération. Si cela se confirme, il constituerait le deuxième maillon d’un réseau parallèle au sommet de l’appareil sécuritaire.
Quant au colonel Bibang, contrairement à certaines rumeurs, aucune preuve ne permet d’établir son implication. Ses différends avec Akama relèvent plutôt d’une opposition frontale. Certains cercles chercheraient à en faire un bouc émissaire pour détourner l’attention des véritables responsables.
Au-delà des individus, ce scandale met en lumière un mal plus profond : l’appareil sécuritaire gabonais serait gangrené par le népotisme et les conflits d’intérêts. Dans certaines unités, les liens familiaux ont remplacé la hiérarchie, les ordres ne sont plus respectés et chacun agit selon son agenda personnel. Un climat d’anarchie qui pourrait un jour transformer les armes en ennemis du président lui-même.
L’affaire a pris une tournure internationale : l’ambassade de Chine s’en est saisie et exige des comptes, ce qui ajoute une pression diplomatique considérable.
Face à cette situation explosive, le président Oligui n’a plus le choix : il doit rétablir l’autorité dans les services de sécurité et faire primer la loyauté à la République sur les liens du sang. Faute de quoi, le pays s’expose à des conséquences dramatiques : tentatives de coup d’État, guerres de clans ou implosion institutionnelle.
L’heure n’est plus aux hésitations. Le peuple gabonais ne tolérera plus que les intérêts familiaux passent avant l’État. C’est au chef de l’État de montrer qu’il gouverne avec justice et non avec peur.
Note de la rédaction : les éléments relatés dans cet article proviennent notamment des investigations des activistes Bob Mengome et Jonas Moulenda.











