La scène politique gabonaise est une fois de plus agitée par un échange verbal entre Raymond Ndong Sima, Premier ministre de la Transition, et Bilie-By-Nzé, ancien Premier ministre du régime d’Ali Bongo. Dans un enregistrement audio récemment diffusé sur les réseaux sociaux, Bilie-By-Nzé a proposé un débat public, en défiant soit le Président de la Transition, soit Raymond Ndong Sima lui-même. Avec une certaine provocation, il a même suggéré que Ndong Sima pourrait se faire remplacer par Hugues Alexandre Barro Chambrier si cet affrontement l’inquiétait.
La réponse de Raymond Ndong Sima n’a pas tardé et s’est révélée tranchante tout en demeurant subtile. En analysant son message, on remarque qu’il a habilement décliné cette invitation informelle en rappelant à son interlocuteur l’importance de respecter les règles de bienséance et de protocole.
Dès le début, Raymond Ndong Sima qualifie l’initiative de Bilie-By-Nzé de « grossière et presque amusante ». Refusant de se prêter au jeu d’une convocation informelle diffusée en ligne, il rappelle à son contradicteur qu’un message à destination de figures de la Transition doit être transmis par des canaux formels et respectueux. Ndong Sima souligne la nécessité d’un « débat en bonne et due forme », où chaque interlocuteur est choisi dans un cadre approprié.
Ce rappel n’est pas une simple formalité ; il traduit un profond attachement à l’intégrité et à la dignité des institutions. En choisissant de ne pas céder aux déclarations tapageuses, Ndong Sima se positionne comme le défenseur des valeurs institutionnelles, une posture que nombre de citoyens estiment adéquate, compte tenu du contexte délicat de la transition.
Pour autant, Ndong Sima ne ferme pas totalement la porte. En se déclarant « disponible à n’importe quel moment et n’importe quel jour pour débattre, » il laisse entendre qu’il pourrait participer à un échange, mais uniquement dans un cadre défini et légitime. Il semble cependant poser une condition implicite : Bilie-By-Nzé doit être un représentant officiel du camp du « NON ». En posant cette nuance, Ndong Sima suggère qu’un débat de fond n’est possible que dans des rôles institutionnels bien établis.
Par cette exigence, Raymond Ndong Sima envoie un message fort : les discussions d’ordre national ne doivent pas être abordées dans l’improvisation ou l’informel. Il rappelle, de manière subtile, que la Transition aspire à un renouveau où le respect des institutions et des protocoles prime sur le sensationnalisme.
Ndong Sima en profite aussi pour rappeler la hiérarchie institutionnelle, précisant qu’un ancien Premier ministre a rang de ministre d’État, et non de Premier ministre en exercice ou de Vice-Premier ministre. Ce rappel marque une distinction nette entre le statut de Bilie-By-Nzé et celui des actuels acteurs de la Transition, soulignant l’importance de respecter les statuts institutionnels.
Il semble ainsi adresser à Bilie-By-Nzé un message clair : l’époque des débats politiques sans égard pour les règles de respect et de bienséance est révolue. Aujourd’hui, la Transition veut instaurer de nouvelles pratiques, basées sur la dignité et le respect des valeurs institutionnelles.
Le refus courtois mais ferme de Raymond Ndong Sima n’est donc pas qu’une esquive de débat ; c’est un message adressé à la classe politique et à la population. En refusant de s’engager dans un affrontement informel, il défend l’idée d’une Transition fondée sur le respect, la dignité et le protocole.
Face à un Bilie-By-Nzé qui espérait une confrontation médiatique, Ndong Sima a préféré la retenue et la sobriété institutionnelle, montrant que la Transition ne se laissera pas entraîner dans des disputes inutiles. Ce refus pourrait bien servir de leçon pour ceux qui, à l’avenir, voudraient défier la Transition sans en respecter les règles fondamentales.
Par ce refus poli mais déterminé, Raymond Ndong Sima a su rappeler à son interlocuteur l’importance du respect des institutions, soulignant que l’avenir politique du Gabon doit désormais s’inscrire dans une nouvelle ère de rigueur et de responsabilité.