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Depuis le début de la transition vers la Cinquième République, la SEEG ,Société d’Énergie et d’Eau du Gabon s’est imposée malgré elle comme le symbole d’un double échec : celui d’une gouvernance héritée du régime Bongo, et celui d’une transition qui, au lieu de corriger les dysfonctionnements, les a aggravés.
Durant la phase transitoire, le discours officiel se voulait rassurant : « Nous avons hérité des problèmes de la SEEG », répétait-on, comme pour s’excuser de l’incompétence à agir. Mais au lieu d’une amélioration progressive, les Gabonais ont assisté à une dégradation encore plus dramatique de la fourniture en eau et en électricité. Délais interminables, coupures brutales, quartiers entiers privés d’eau pendant plusieurs jours, délestages qui s’éternisent jusqu’à une demi-journée sans électricité… Voilà le quotidien d’un peuple abandonné à son sort.
Le plus choquant, c’est que dans les coulisses de cette entreprise supposément stratégique, des réseaux mafieux avaient pris racine. Des nébuleuses internes siphonnaient littéralement les ressources de la SEEG. Certaines ont été dénoncées, quelques changements opérés à la tête de l’entreprise… mais aucune sanction exemplaire, aucune main forte pour mettre fin à l’impunité.
À l’approche de l’élection présidentielle, on a pourtant vu une amélioration soudaine des services, une embellie bien trop rapide pour être honnête. Était-ce une manœuvre électoraliste ? Beaucoup le pensent. Car aujourd’hui, à peine quelques mois après la victoire brillante du Président Oligui, la situation a replongé dans le chaos. Et les mêmes discours creux réapparaissent : « Des mains noires sabotent l’action du Chef de l’État ». Mais jusqu’à quand va-t-on se cacher derrière ces formules usées et invérifiables ?
Le ministre de l’Énergie, dans une rare apparition, a tenté de remonter les bretelles des responsables de la SEEG. Mais là encore, personne n’a été convaincu. Car le problème semble plus profond : il y a un non-dit, un flou volontairement entretenu, un mensonge d’État que plus personne ne veut croire.
Il est temps que le pouvoir parle vrai. Assez de philosophie, assez de formules vides. Les Gabonais sont en droit de savoir ce qui se passe réellement avec la SEEG. Ils ne demandent pas des miracles, ils demandent la vérité. Et si Oligui Brice Clotaire veut conserver la confiance de son peuple, il devra abandonner les demi-vérités et affronter les réalités avec courage.
Un pouvoir qui ment finit toujours par être rattrapé par son propre mensonge. Il ne peut y avoir de transformation véritable sans vérité partagée. Le peuple souffre, le peuple doute. Le peuple attend, non plus des promesses, mais des actes, des réponses et une transparence totale.