Bung Pinze : l’homme qui a tendu la main aux oubliés de la scène culturelle

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Dans le tumulte du secteur culturel gabonais, certains visages se distinguent par leur humanité, leur courage et leur sens du devoir. Juste Parfait Moubamba, plus connu sous le nom de Bung Pinze, fait partie de ces rares figures qui, loin de toute quête de gloire personnelle, ont su se mettre au service des artistes marginalisés, des voix censurées, et de la culture authentique. Alors que son départ du ministère de la Culture vient d’être annoncé, il est essentiel de lui rendre un hommage sincère, à la hauteur de ce qu’il a semé dans le cœur de ceux qu’il a soutenus.

À une époque où j’étais mis à l’écart de toutes les scènes du pays, marginalisé pour mes prises de position critiques face au désordre qui régnait dans la gestion des spectacles officiels, il m’était devenu difficile, voire impossible, d’exercer mon métier d’artiste. Beaucoup, dans ma situation, avaient été réduits au silence. Mais c’est à ce moment-là que Bung Pinze est arrivé.

Il n’a pas simplement ouvert une porte : il a rouvert la scène à ceux qu’on avait bannis, à ceux qui ne demandaient qu’à chanter, partager, créer. Grâce à lui, j’ai pu retrouver le chemin des concerts et renouer avec ce qui donne sens à ma vie : la musique, ce pour quoi Dieu m’a envoyé sur terre.


 
Ce geste n’était pas isolé. Bung Pinze a tendu la main à bien d’autres artistes injustement exclus, avec bienveillance, sans chercher à briller. Il s’est comporté en véritable grand frère, présent dans l’ombre mais toujours là quand il le fallait. À une période où je commençais à douter, il m’a soutenu sans jamais me juger. C’est cette posture humaine, rare dans nos sphères institutionnelles, qui mérite aujourd’hui d’être saluée.


 
L’annonce de son départ du ministère de la Culture, où il occupait les fonctions de conseiller du président auprès du ministre, a été un choc pour certains. Pour ma part, je ne suis pas inquiet pour son avenir. Il n’est certes pas parfait qui peut prétendre l’être ? mais c’est un homme de valeur, un homme profondément engagé pour la culture et les artistes.

Je suis convaincu que le Président de la République, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, saura lui confier une mission à la hauteur de ses compétences et de son amour du pays. Le Gabon a encore besoin de personnes comme lui.


 
Le départ de Bung Pinze de ses fonctions ministérielles marque la fin d’un chapitre, mais certainement pas la fin de son engagement pour la culture gabonaise. Son passage au ministère aura laissé une empreinte : celle d’un homme qui a choisi l’inclusion là où d’autres privilégiaient l’exclusion, celle d’un frère qui a redonné espoir là où régnait la résignation. Le Gabon a besoin d’hommes comme lui. Et nous osons croire que le Président de la République saura encore utiliser sa vision, son expérience et sa bienveillance pour continuer à servir le pays autrement.

Merci, Bung Pinze. L’histoire retiendra ton nom.
 
 Texte de Kessy revu par la rédaction du Magazine Super Star

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