« Derrière l’Assemblée », un Gabonais crie : « Si la Loi évite les puissants, elle n’est plus qu’un bulldozer lâche »

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Ce lundi 2 juin 2025, les pelleteuses ont chanté. Et pas n’importe où : juste derrière l’Assemblée nationale, symbole de la souveraineté populaire… ou du moins de ce qu’il en reste. L’opération de « libération de l’emprise » du Boulevard de la Transition a fait son entrée fracassante dans le paysage urbain de Libreville, avec ses cortèges de tôles envolées, de cris étouffés et de familles à la rue.

Et pendant que certains applaudissaient la « rigueur républicaine », d’autres moins amnésiques, plus lucides se sont étranglés d’indignation. Parmi eux, un citoyen gabonais qu’on nomme Akam-Ayong, dont la réaction sur les réseaux sociaux a frappé là où ça fait mal.

« La force a encore plus d’admiration et de dignité quand elle s’attaque aux puissants. Dans le cas contraire, elle ne s’appelle plus Loi, mais Raison du plus fort. En un mot : la jungle ! »

Voilà. Jungle. Pas besoin d’en dire plus.

Car pendant qu’on parle de République, de justice, d’utilité publique et de projets structurants, une question fâcheuse traîne dans l’air comme une mauvaise odeur : pourquoi la loi ne passe-t-elle jamais devant les grandes villas construites sur les domaines publics ? Pourquoi les bulldozers connaissent-ils si bien les quartiers populaires, mais jamais les collines de l’oligarchie ?

Le citoyen indigné poursuit dans sa tribune :

« De la même manière que sont détruites les constructions anarchiques, nous souhaiterions voir comment seront dépossédés les détenteurs anarchiques des biens publics… depuis 50 années ! »

Mais non. Étrangement, la justice gabonaise a des yeux de lynx quand il s’agit de repérer un vendeur de beignets mal garé… et la vue basse comme une taupe myope lorsqu’il s’agit de voir les hectares accaparés, les permis de construire trafiqués et les résidences de luxe sur terrains volés.

Ci-dessous ,images du carnage qu’il y a eu  » Derrière l’Assemblée Nationale »

Fermeté ? D’accord. Mais commencez par les costauds !

Ce n’est pas l’opération elle-même qui est scandaleuse. C’est sa cible. Parce qu’au Gabon, l’autorité semble souffrir d’un vieux syndrome : elle devient redoutable quand elle regarde vers le bas, mais perd sa voix dès qu’elle lève les yeux vers les élites.

Et on ose parler de 5éme république? Non. Il s’agit là d’une simple répétition des injustices d’hier, en version mieux coiffée.

Ci-dessous Doc Ovono Jocelyn alias Akam-Ayong

Qu’on commence donc par les « moindres puissants », comme l’évoque avec ironie ce citoyen éveilleur de conscience. Qu’on aille chasser les bétonneurs d’élite, les généraux du foncier, les ex-baronnies du régime déchu qui continuent de dormir sur les ruines de la République.

Sinon, on ne construit pas un boulevard pour la Transition.
  On pavera seulement une impasse vers la résignation.

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