AFATOUGHE-BIE élu, ROBAKY crie au scandale : la FEGAFOOT s’enfonce dans la magouille électorale.

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À la Ligue de Football de l’Ogooué Maritime (LIFOM), la démocratie a chaussé des crampons… pour mieux glisser. Ce qui devait être une élection ordinaire s’est transformé en un feuilleton tragi-comique, mêlant coups tordus, exclusions arbitraires, et recours bricolés qui feraient rougir le plus tordu des scénaristes.

Tout commence fin mai, lorsque la LIFOM annonce la tenue de son Assemblée Générale élective pour le 21 juin 2025, avec une date limite de dépôt des candidatures fixée au 5 juin. La liste conduite par Serge MOUVANGUI est déposée le 2 juin et validée dans les règles. Mais, coup de théâtre le 9 juin : la commission électorale, curieusement désignée par le bureau sortant, invalide sa candidature pour cause de casier judiciaire, bien que le document présenté soit parfaitement vierge.

Dans le camp MOUVANGUI, on comprend rapidement que les dés sont pipés. Avec sang-froid, l’équipe opte pour une manœuvre habile : Donatien AFATOUGHE-BIE remplace la tête de liste. Un choix stratégique qui prend de court les apprentis manipulateurs, lesquels espéraient une crise de légitimité.

Mais les irrégularités continuent : aucune liste électorale officielle ne circule avant le jour du vote. Plus grave encore, la sous-ligue de Ndougou est exclue du scrutin sous prétexte qu’elle n’a pas organisé de compétitions cette saison. Autrement dit, on choisit ses électeurs comme on choisit ses adversaires.

Malgré tout, l’élection a lieu le 21 juin, sous l’œil d’un huissier de justice. Donatien AFATOUGHE-BIE est élu avec 7 voix contre 6 face à Liliane ROBAKY, dont l’origine congolaise alimente la polémique. Le représentant de la FEGAFOOT procède à son installation, le procès-verbal est signé : l’affaire semble pliée.

Mais voilà qu’un nouveau rebondissement surgit. Le 23 juin, un recours en annulation des résultats est adressé par mail à la LIFOM, sans signature, sans enregistrement, sans objet clair. Ce simple fichier PDF suffit néanmoins à déclencher une procédure d’annulation de l’élection, juste avant le 63e Congrès de la FEGAFOOT prévu le 29 juin (puis reporté au 30). L’auteure présumée ? Madame Liliane ROBAKY. Mais le président élu, lui, n’en est officiellement informé que le 27 juin quatre jours après la date de réception indiquée. Entre temps, les rumeurs vont bon train : certains parlent d’un recours « fabriqué » dans les officines de la FEGAFOOT pour geler une élection indésirable.

Face à cette manœuvre grossière, Donatien AFATOUGHE-BIE convoque une conférence de presse à Libreville :

« Nous avons pris part au vote, tout s’est bien passé. Il n’y a eu aucun incident. Nous avons les procès-verbaux de la commission électorale et de l’huissier. Qu’est-ce qu’elle cherche exactement ? », s’interroge-t-il devant les journalistes, sans jamais citer nommément son adversaire.

Il conteste autant la forme que le fond du recours, qu’il qualifie de fantaisiste. D’autant que la présidente sortante n’a manifesté aucune volonté de rempiler. Pourtant, certains agitent l’idée farfelue d’un comité de normalisation paritaire, alors qu’aucune crise réelle n’est constatée, si ce n’est l’incapacité de certains à accepter leur défaite.

En réponse à cette situation rocambolesque, la LIFOM prend ses responsabilités : dans une note officielle datée du 24 juin 2025, elle prie la FEGAFOOT de suspendre toute passation de charges en attendant que la Commission de recours statue sur ce contentieux électoral. En conséquence, elle informe la Fédération qu’elle ne participera pas à l’Assemblée Générale Fédérale du 29 juin 2025.

Une prise de position ferme qui met en lumière les dérives d’une fédération plus prompte à jouer du code électoral que du ballon rond. Car à défaut de marquer des buts, certains dirigeants semblent préférer marquer les esprits avec des combines hors-jeu, des recours à géométrie variable, et un art consommé du dribble institutionnel.

Une chose est sûre : à la LIFOM comme à la FEGAFOOT, le fair-play est toujours sur le banc de touche.

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