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Le 21 juin dernier, sur un plateau télévisé, Albert Bernard Bongo ESSONO, expert du transport et président de la FEGASTA, a levé le voile sur les failles criantes du secteur gabonais du transport. Avec des révélations à la fois surprenantes et accablantes, il appelle à une réforme structurelle ambitieuse, centrée sur la formation et la régulation.
Dans une intervention remarquée et sans complaisance, Alber Bernard Bongo, président de la Fédération des syndicats du secteur des transports (FEGASTA) et récemment nommé coordinateur général de l’Union africaine des organisations de transport et de logistique, a livré une analyse lucide du transport au Gabon, dénonçant un système gangrené par l’amateurisme et le clientélisme.
Sur un plateau d’émission de la télévision Odzamboga TV le samedi 21 juin, n’a pas mâché ses mots : au Gabon, nombre d’agents de transport ne sont pas formés. « Conduire depuis longtemps ne fait pas de vous un professionnel », a-t-il affirmé. Pour cet homme d’expérience, le permis de conduire ne peut plus être le seul critère d’éligibilité dans un secteur aussi stratégique.
Dans sa démarche, Alber Bernard Bongo porte un projet ambitieux : professionnaliser les métiers du transport par la formation. Face à une situation devenue critique notamment avec la mise en circulation des véhicules « Taxi Gab » initiée par le président de la République il propose des solutions concrètes. L’une d’elles : différencier les taxis traditionnels des services de transport urbain modernisés.
Pour concrétiser sa vision, il a adressé un courrier formel au Chef de l’État, plaidant pour la mise en place d’un véritable centre de formation aux métiers du transport. Ses efforts ont abouti à un protocole d’accord signé avec le ministère du transport, ayant donné naissance à un premier centre de formation temporaire situé à Owendo. Une avancée majeure, bien que le chemin reste long.
Ci-dessous , Albert Bernard Bongo au Maroc


Mais l’homme ne cache pas son amertume quant à la gestion opaque de certains projets. À titre d’exemple, il dénonce la mise à l’écart dont il a fait l’objet dans le déploiement du projet CTR’I pour Tous devenu « Taxi Gab ». Ce programme, qui visait à démocratiser l’accès au permis de conduire, a rapidement été détourné de son objectif initial. « Le contrôle des examens était exclusivement entre les mains du directeur du centre, sans supervision. Les permis étaient délivrés à la tête du client », s’insurge-t-il.
Écarté de la mise en place du comité de pilotage, Albert Bernard Bongo n’est pas resté silencieux. Sa protestation a entraîné une grève de près d’un mois, traduisant le désarroi d’un secteur en crise face à l’exclusion des acteurs clés de son évolution.
À travers ses actions, sa rigueur et sa capacité à proposer des solutions durables, Alber Bernard Bongo s’illustre comme une figure centrale dans la réforme du transport au Gabon. Il ne se contente pas de dénoncer les dysfonctionnements il agit, et interpelle les autorités pour bâtir un secteur plus juste, plus structuré et au service de tous. Dans un pays où le transport est un pilier de l’économie et du quotidien, sa voix résonne comme un appel pressant à la refondation.