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On croyait ce vieux logiciel politique désinstallé. Mais visiblement, Guy Nzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée nationale, en a gardé la sauvegarde précieusement. Dans une déclaration hallucinante diffusée sur les réseaux, le politicien relance une stratégie bien connue : le repli tribal, pur et dur.
L’homme qui, hier encore, assumait la promotion du tristement célèbre « Tout sauf les Fang », revient aujourd’hui avec une nouvelle partition : « Tout pour ma famille, rien pour les autres ». Avec des trémolos dans la voix et des airs de chef de village, Nzouba lance un appel pathétique à ses parents de Libreville pour signer des fiches d’adhésion, faute de quoi il ne les considérera plus comme « des siens ». Oui, vous avez bien lu.
Mais ce n’est pas le plus grave.
Dans un aveu qui scandalise autant qu’il attriste, l’ancien dignitaire reconnaît que ceux qui l’ont accompagné en politique — et qui, manifestement, ne sont pas ses « parents » — n’ont jamais rien reçu de lui. Voilà qui est dit. Pour bénéficier du soutien de Nzouba, il ne faut pas croire en ses idées, il faut partager son sang.
C’est non seulement injuste, mais c’est aussi une insulte à tous les Gabonais qui se battent pour une politique de rupture avec les pratiques anciennes. Nzouba, au lieu d’incarner un renouveau ou une sagesse d’expérience, tombe dans les vieux travers d’un clanisme politique d’un autre âge.
Qu’il sache que les temps ont changé. Le peuple gabonais n’attend plus des partis politiques ethniques, familiaux ou régionaux. Il veut des projets, du sérieux, du courage, et une véritable vision nationale.
Guy Nzouba Ndama doit choisir : être un chef de famille… ou un homme politique digne de ce nom. S’il veut encore peser dans l’échiquier politique gabonais, il lui faudra d’abord prouver qu’il défend les intérêts du peuple gabonais — pas seulement ceux des siens.