Régime Bongo : La corruption qui a plombé l’énergie, Oligui Nguema pris dans l’affaire Karpowership

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Cette crise énergétique révèle une triste réalité : malgré ses immenses richesses naturelles, le Gabon, après plus de 60 ans d’indépendance, est incapable d’assurer une alimentation électrique stable et accessible à tous. Sous le régime Bongo, l’accent a été mis sur l’enrichissement personnel et la dilapidation des ressources publiques, au détriment d’investissements stratégiques dans des infrastructures vitales comme l’énergie. Comment expliquer qu’un pays regorgeant de pétrole, de gaz, et de ressources hydriques en soit réduit à importer de l’électricité via des navires étrangers ? Cette aberration est le reflet d’un système gangrené par la corruption et l’imprévoyance, où les profits des élites ont pris le pas sur les besoins fondamentaux du peuple.

Brice Oligui Nguema, héritier d’un système pourri, s’attaque à un défi titanesque : redresser un pays dont les fondations ont été méthodiquement sapées par le régime précédent. Sa volonté de satisfaire les besoins immédiats des Gabonais le pousse à explorer des solutions alternatives, même au prix fort. Cependant, cette fougue s’accompagne d’un impératif de rationalisation et de transparence, comme en témoigne la mise en place d’une commission spéciale pour évaluer la viabilité du projet Karpowership. Si la suspension de ce contrat peut sembler un pas en arrière, elle reflète une démarche réfléchie visant à protéger les finances publiques tout en explorant des options plus durables. Il s’agit aussi d’un signal fort envoyé aux partenaires internationaux : le Gabon d’Oligui ne tolérera plus des accords déséquilibrés qui alourdissent le fardeau économique du pays.

La transition actuelle doit répondre à des attentes immenses, tout en naviguant dans un contexte où les solutions rapides s’opposent aux réformes structurelles de long terme. Les délestages qui paralysent Libreville rappellent l’urgence de réinvestir dans des infrastructures locales, notamment dans l’hydroélectricité, une ressource que le Gabon pourrait exploiter bien plus efficacement. Oligui Nguema a hérité d’un champ de ruines, mais il dispose également d’une opportunité unique : rompre avec les pratiques d’un régime obsédé par l’enrichissement personnel. Le défi est immense, mais chaque décision, comme celle concernant Karpowership, peut contribuer à construire un Gabon où l’accès à l’énergie ne sera plus un luxe, mais un droit fondamental.

La crise énergétique actuelle est le reflet des échecs passés, mais elle pourrait aussi être le catalyseur d’un changement profond. Si Oligui Nguema parvient à transformer l’énergie en une priorité nationale, il pourra offrir au Gabon une autonomie énergétique digne de son potentiel naturel. Mais pour cela, il faudra davantage que de bonnes intentions : une gestion rigoureuse, des choix stratégiques éclairés, et surtout, un engagement indéfectible envers le peuple gabonais.

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