Presse privée et ministère de la Communication : une crise surmontée dans l’esprit du Gabon nouveau

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Dans un climat politique en quête de stabilité et de renouveau, la scène médiatique gabonaise vient de connaître un moment de grâce le lundi 22 avril 2025. Un instant rare et précieux, où le dialogue a prévalu sur la confrontation, où l’écoute a triomphé de l’indignation. La crise née de la répartition jugée inéquitable de la subvention à la presse pour l’année 2024 a trouvé un dénouement constructif. Et cela, grâce à deux acteurs majeurs du paysage institutionnel et médiatique, qui ont su faire primer l’intérêt supérieur de la Nation.

Depuis plusieurs semaines, la tension était palpable. Plusieurs organes de presse privée se disaient lésés, exclus ou insuffisamment considérés dans l’attribution des fonds publics. Certains dénonçaient un traitement discriminatoire, d’autres pointaient du doigt l’opacité des critères d’éligibilité, ou encore l’absence de dialogue entre l’administration et les éditeurs.

Mais ce lundi, à Libreville, un tout autre scénario s’est écrit, dans les salons du ministère de la Communication. À l’initiative de Rhonny Placide Obame, président du groupe de presse Super Star Médias et porte-voix d’un collectif de quatorze éditeurs, une rencontre a eu lieu avec Madame Laurence Ndong, ministre de la Communication. L’échange fut franc, parfois animé, mais toujours marqué par un respect mutuel. Deux heures de discussion pour apaiser les tensions, lever les incompréhensions, et surtout… rebâtir des ponts.

Retour en images sur la rencontre entre la Ministre de la Communication et la presse privée, ce lundi 22 avril 2025.

Car Madame la Ministre n’est pas restée sourde aux doléances exprimées. Elle a répondu point par point, rappelé que des courriers avaient été adressés aux organes non retenus afin de motiver les décisions prises, et surtout, elle a proposé d’ouvrir un nouveau cycle de concertation, sur des bases plus saines, plus claires, plus inclusives.

C’est dans cet esprit qu’a émergé une véritable démonstration de ce que peut être le dialogue républicain. En femme d’État attentive, Laurence Ndong a su conjuguer fermeté et ouverture, désamorçant une crise qui menaçait la cohésion entre l’État et la presse. Elle mérite d’être saluée pour avoir transformé cette tension en opportunité, pour avoir rouvert les portes du dialogue à des partenaires que d’autres auraient pu écarter.

De son côté, Rhonny Placide Obame a dépassé son rôle de directeur de publication pour incarner un journalisme constructif et responsable. En facilitant l’échange, il a porté la voix de ses confrères avec dignité, sans céder à la polémique. Son engagement, lucide et rassembleur, a contribué à réaffirmer la place de la presse comme acteur incontournable du débat démocratique.

À l’issue de cette rencontre, une commission mixte sera mise en place pour réfléchir aux critères d’éligibilité à la subvention 2025. Un pas décisif vers une gestion plus transparente et plus équitable du soutien public à la presse.

Dans un pays encore en reconstruction démocratique, cette réconciliation entre les autorités et les médias privés est un signal fort. Le patriotisme a parlé, et avec lui, l’espoir d’une presse renforcée, respectée, et toujours plus libre.

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