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Quand les activistes du pouvoir deviennent les fossoyeurs de la paix sociale
Le Gabon, encore tout auréolé de sa renaissance démocratique et institutionnelle portée par le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI, n’en finit plus de surprendre le monde par sa résilience et sa capacité de transformation rapide. Mais à peine les fondations de la maison Gabon solidement reconstruites que certains individus s’évertuent à y creuser des fissures profondes.
Parmi ces apprentis pyromanes, Stéphane Zeng, activiste improvisé en défenseur du pouvoir, vient une fois de plus d’illustrer son incompétence politique et sa dangerosité sociale
En s’attaquant publiquement et violemment à la presse gabonaise, dans un contexte déjà tendu entre les patrons de médias et le ministère de la Communication, Zeng a commis l’irréparable : insulter, humilier et provoquer ceux-là mêmes qui étaient en voie de réconciliation avec leur tutelle. Une sortie brutale, maladroite et totalement contre-productive.
Loin d’apporter un quelconque appui stratégique à la ministre Laurence Ndong, que l’on a récemment vue faire preuve de grandeur et de dialogue face à une crise délicate, Stéphane Zeng a plutôt saboté tout effort d’apaisement. Son arrogance, ses propos dénigrants envers les journalistes, qualifiés de « mendiants » et d’« incompétents », ont fait voler en éclats les avancées vers une sortie de crise. Beaucoup de patrons de presse, initialement disposés au dialogue, ont décidé de ne plus participer à la table des négociations. Voilà le résultat d’une prétendue loyauté fondée sur l’excès et l’improvisation.
Peut-on confier les codes de la République à un homme dont la nationalité même suscite encore le doute ? L’histoire personnelle de Stéphane Zeng, marqué par une controverse sur ses origines camerounaises, ne cesse d’alimenter les soupçons sur sa réelle implication patriotique. N’a-t-il pas lui-même été dans l’impossibilité de fournir les preuves formelles de sa nationalité gabonaise ? Comment peut-on alors tolérer qu’un tel personnage, au lieu de rassembler, divise ? Au lieu de conseiller, il provoque. Au lieu de construire, il détruit.
Ces agitateurs du pouvoir, appelés aux premières loges de la transition, ne doivent pas être confondus avec des bâtisseurs. À force de vouloir « plaire au chef » ou défendre maladroitement certains membres du gouvernement, ils sapent les bases du régime qu’ils prétendent soutenir. Ils deviennent alors des ennemis de l’intérieur, des saboteurs de la République.
Les vrais patriotes savent que soutenir un régime ne signifie pas l’aveuglement fanatique. C’est œuvrer pour la paix, la cohésion nationale, le respect mutuel. Zeng n’a fait ni l’un ni l’autre. Il a montré son vrai visage : celui d’un provocateur impulsif, incapable de mesurer la portée de ses paroles dans une situation sensible. À vouloir se faire plus royaliste que le roi, il devient un danger non seulement pour Laurence Ndong, mais pour tout l’appareil étatique.
Aujourd’hui, la ministre Laurence Ndong, dont les efforts pour réconcilier le ministère de la Communication avec la presse étaient salués, doit prendre une décision forte : maintenir autour d’elle des éléments perturbateurs comme Stéphane Zeng ou s’entourer d’acteurs constructifs, capables de bâtir une relation saine avec les corps intermédiaires.
L’État gabonais a besoin de relais crédibles et responsables, non de fauteurs de troubles en quête de visibilité. La presse, avec ses défauts, fait partie intégrante de notre démocratie. La traiter comme ennemie, c’est insulter le peuple tout entier.
Il est grand temps de faire le tri entre les vrais serviteurs de la République et les opportunistes encombrants. Servir le chef de l’État, ce n’est pas brûler ses ponts avec le peuple. C’est être pont entre lui et le peuple. À Stéphane Zeng, nous disons : vos propos ne rendent service à personne. Ni à la ministre Laurence Ndong, ni à la transition, ni au Gabon. Le silence aurait été plus utile que cette sortie hasardeuse. À méditer.