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Dans le vaste théâtre de l’existence gabonaise, où chaque jour apporte son lot de scènes plus surréalistes les unes que les autres, voici l’acte du jour : une jeune maman démunie, fraîchement sortie de la maternité avec des jumeaux dans les bras, lance un appel poignant au sommet de l’État. Pourquoi ? Parce qu’elle a fait un choix onomastique stratégique : son fils porte le nom complet du président Brice Clotaire Oligui Nguema et sa fille celui de la première dame Zita Oligui Nguema. Une coïncidence ? Que nenni ! Un message codé ? Certainement ! Une demande de parrainage VIP ? C’est probable !
La question se pose : hommage sincère ou opportunisme désespéré ? En tout cas, l’intéressée ne cache pas son espoir d’une récompense. Il faut dire que le président a déjà manifesté sa générosité envers ceux qui baptisent leur progéniture en son honneur. Mais ici, la jeune femme a misé double, espérant peut-être une double prime ? Un deux-pièces-cuisine pour le petit Brice Clotaire et une dot royale pour la petite Zita ?
La jeune maman avec ses deux jumeaux .




Ce genre d’épisode relève du « Kounabelisme » érigé en art de vivre. Tout le pays s’y met, que ce soit en politique, dans le monde syndical, chez les intellectuels ou les artistes. C’est à celui qui fléchira le plus bas devant le chef pour glaner une faveur, un poste, un marché, une voiture de luxe ou, dans ce cas précis, quelques couches et un peu de lait en poudre.
Il ne reste plus qu’à attendre la réaction du palais présidentiel. Le président se déplacera-t-il en personne pour bercer ses homonymes ? La première dame enverra-t-elle un landau en or ? Ou alors, cette stratégie ultra-perfectionnée se heurtera-t-elle à un mur d’indifférence ?
Affaire à suivre…