Artiste ou éternel assisté ? La dérive inquiétante de Sima Mboula

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Sima Mboula, figure emblématique de la musique gabonaise, a marqué plusieurs générations par son talent et sa longévité sur la scène artistique. Pourtant, aujourd’hui, son nom est associé non plus à la musique, mais à un appel incessant à l’aide, une situation qui soulève des interrogations profondes sur la gestion de carrière et la dignité des artistes.

Il y a quelques mois, après avoir été frappé par un violent AVC, il a bénéficié d’un soutien exceptionnel de la part du Chef de l’État, qui s’est personnellement déplacé à son chevet avant de lui offrir une somme conséquente pour ses soins, suivie d’une villa entièrement équipée. Ce geste de générosité a illustré la compassion et la reconnaissance envers un artiste qui a contribué à enrichir le patrimoine musical national.

Images de la villa toute équipée offerte par le chef de l’État a l’artiste

Cependant, après cette immense assistance, Sima Mboula continue de solliciter de l’aide, envoyant des lettres à divers cadres et membres de sa communauté pour obtenir des fonds en vue d’acheter des médicaments. Une attitude qui interpelle : où est passée l’honneur qu’un artiste de son envergure devrait préserver ?

L’ordonnance que Sima Mboula se trouve dans l’incapacité de régler, malgré les sommes considérables qu’il a perçues du Chef de l’État, de sa famille et de divers anonymes, constitue un véritable scandale.

Des artistes du Woleu-Ntem, tels qu’Arnaud Eyagha, Princess 12, Placide Mba ou encore Doudou Panel, qui sont arrivés des dizaines d’années après lui, parviennent à vivre correctement de leur art grâce à une meilleure gestion de leur carrière. Alors pourquoi Sima Mboula, malgré son immense parcours, se retrouve-t-il dans une situation aussi précaire ? Sa détresse ne peut se justifier uniquement par le manque de droits d’auteur, d’autant plus que d’autres artistes issus de sa province connaissent des sorts bien différents.

De plus, cette répétition d’appels à l’aide questionne sur la manière dont certains artistes gèrent leur carrière et leur avenir. L’exemple de Sima Mboula montre qu’il est crucial d’implanter des solutions structurelles pour éviter que de tels cas ne se multiplient. Il devient urgent de développer des initiatives comme la relance du BUGADA (Bureau Gabonais des Droits d’Auteur) et l’organisation de festivals locaux et internationaux qui permettront aux artistes de mieux tirer profit de leur talent.

Un autre point troublant est son manque de reconnaissance envers ceux qui l’ont soutenu. Si Sima Mboula a publiquement remercié le Chef de l’État pour son aide précieuse, il a en revanche oublié d’exprimer sa gratitude envers sa famille, ses confrères artistes, les médias et les nombreux anonymes qui ont plaidé en sa faveur. Or, la reconnaissance est un élément fondamental, surtout lorsqu’on reçoit autant de soutien.

Sima Mboula a, en revanche, omis d’exprimer sa gratitude envers sa famille, ses confrères artistes, les médias et les nombreux anonymes qui ont plaidé en sa faveur, tels que Ci-dessous, Ndong Mboula, Princess 12, Eric Otsetse, le magazine Super Star et Délia Bilouni.

Loin de vouloir accabler un homme déjà éprouvé par la maladie, il est néanmoins essentiel de rappeler que la dignité et l’honneur doivent primer, en particulier lorsqu’on a eu une carrière aussi longue et couronnée de succès. Il ne s’agit pas ici de nier la nécessité d’aider les artistes en difficulté, mais de questionner les meilleures façons de le faire, afin d’éviter qu’une assistance ponctuelle ne se transforme en une habitude de mendicité.

Aidons Sima Mboula, mais rappelons-lui aussi que son parcours, aussi glorieux soit-il, doit inspirer la jeunesse par son talent et non par sa dépendance aux aides extérieures.

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