Obangame XXL : Le Woleu-Ntem montre au Gabon comment on soutient un des siens

Getting your Trinity Audio player ready...

Jamais une présidentielle n’aura autant eu des allures de jeu-concours XXL que cette édition 2025 au Gabon. On pourrait presque entendre une voix-off lancer : “Et la province la plus Oligui-compatible est… ? Suspense !” Sauf que dans ce grand show électoral à la gabonaise, une province vient de frapper fort. Très fort. Le Woleu-Ntem, terre des guerriers Fang, a dégainé sa carte “remontada” avec un méga meeting qui restera dans les annales !

Ce 9 avril, le Stade Engong a vibré comme jamais. Plus de 50 000 âmes, venues de Bitam, Minvoul, Medouneu, Mitzic ou encore d’Engong Akoma Mba, ont convergé vers Oyem dans une ambiance survoltée. Une marée humaine aux couleurs d’Oligui, chantant d’une seule voix le mot magique : “Aboboo !” (comprenez : c’est déjà dans la poche !).

Et c’est bien connu : chez les Fang, quand il s’agit de soutenir un fils du terroir, on ne fait pas dans la demi-mesure. La solidarité, c’est dans le sang, et la mobilisation, un réflexe ancestral. On soutient un parent en campagne comme on soutient un frère au combat : avec cœur, avec honneur, avec chaleur !

Cette démonstration de force n’a rien d’un hasard. Elle repose sur un code sacré, celui du “Obangame”, cette union sacrée typiquement fang où la fraternité dépasse les mots pour devenir action. Refuser de soutenir le “fils du village” serait vu comme un affront. Alors on danse, on chante, on klaxonne, on agite foulards et drapeaux comme si le lendemain ne comptait pas. Et le Stade Engong, ce jour-là, s’est transformé en temple du patriotisme made in septentrion.

Sans commentaire. Ces images sont la preuve de ce qui s’est passé hier dans la ville d’Oyem, d’où est originaire le président Oligui Nguema par son père.

Avec cette mobilisation monstre, le Woleu-Ntem a clairement repris la main sur ses rivales amicales, le Haut-Ogooué (terre maternelle d’Oligui) et l’Ogooué-Lolo (fief de la très admirée Première Dame). Une “finale à trois” aux airs de match de Coupe d’Afrique, mais où le Woleu-Ntem semble bien décidé à rafler la coupe.

Si la campagne a des airs de carnaval national, l’élection reste un exercice sérieux. Et le peuple fang l’a bien compris : la mobilisation, c’est bien ; le vote, c’est mieux ! Il faudra maintenant transformer l’essai, faire exploser le taux de participation et s’assurer que le “Aboboo” chanté dans les rues se traduise en bulletins bien cochés dans les urnes.

Au Gabon, on ne fait pas campagne à voix basse. Et au Woleu-Ntem, on soutient les siens à la fang : bruyamment, fièrement, collectivement. Alors que la date fatidique approche, une chose est sûre : dans le grand théâtre électoral de 2025, le Woleu-Ntem a volé la vedette. Et avec style, s’il vous plaît.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *