À Meyang-Nfoulayong, on ne rigole pas avec la démocratie : on l’enferme ! Trois jeunes du quartier ont eu l’audace le crime suprême ! de vouloir implanter une pancarte pour dénoncer le ballet des taxis-bus et des voitures pleines à craquer d’électeurs importés, venus d’on ne sait où, pour « corriger » le vote local. Résultat : menottes, cellule et demi-pain à la sardine en guise de médaille du courage.
Samedi matin, alors que la reprise du scrutin annulé s’annonçait déjà parfumée à la fraude, ces trois téméraires ont voulu dire tout haut ce que tout le monde murmurait tout bas : « Trop, c’est trop ! » Horreur ! Sacrilège ! Dans le Gabon de la transition, certains croient encore que la loi électorale doit être respectée.
Cueillis comme des bandits, embarqués comme des malfrats, nos trois “défenseurs du bulletin propre” ont passé trois jours dans les geôles de la police, nourris au régime sec : un demi-pain à la sardine, une gorgée d’eau et, pour le dessert, l’arrogance de ceux qui pensent que servir l’État, c’est faire peur au peuple.
L’un d’eux, hypertendu, a eu droit à son traitement médical uniquement lundi, le jour où ils ont enfin été présentés devant le procureur. Et là, surprise : au palais de justice, la raison a repris ses droits. Le procureur, visiblement allergique à la bêtise, a refusé de les jeter en prison, préférant les remettre à la police du PK14. Ce mardi matin, clap de fin : les trois jeunes ont retrouvé la liberté, sales, fatigués, mais debout.


Et leurs premiers mots ont claqué comme une gifle à la face de tous les hypocrites :
« Le président a délivré le Gabon, et nous, nous avons le devoir de délivrer nos localités de la tyrannie de ceux qui pensent que les temps n’ont pas changé. Ensemble, osons faire peur à la peur ! »
Oui, oser faire peur à la peur ! Une phrase qui devrait être gravée sur les murs de toutes les brigades où l’on confond encore le courage citoyen et la délinquance.
À Meyang-Nfoulayong, la liberté vient de gagner une petite bataille. Et si les “importateurs d’électeurs” ne sont pas encore inquiétés, au moins, ils savent désormais que le peuple regarde, gronde et surtout n’a plus peur.
Mot de la rédaction : Quand un procureur remet des neurones dans la justice !
Toute notre reconnaissance et nos félicitations vont au nouveau Procureur de la République OBIANG NVE Bruno, cet homme rare qui, depuis son arrivée, prouve qu’on peut être puissant sans être arbitraire.
Là où d’autres distribuaient des mandats de dépôt comme des cartes de visite, lui rend à la justice son visage humain, son souffle de bon sens et son autorité morale.
Autrefois, se présenter devant le procureur, c’était comme signer un aller simple pour le pénitencier ; aujourd’hui, c’est rencontrer la Loi la vraie, pas celle des humeurs et des ordres d’en haut.
Sous sa plume, le parquet ne tremble plus : il se redresse. Avec lui, la République retrouve des procureurs qui écoutent avant de condamner, qui pèsent avant de trancher. Bref, un procureur qui fait honneur à la robe qu’il porte et redonne espoir à un peuple lassé des parodies judiciaires.
Comme quoi, au Gabon, il existe encore des magistrats qui ne mangent pas dans la main de la magouille !












