Le 81e président démocrate des États-Unis, Joe Biden, a récemment fait l’annonce surprenante de se retirer de la course présidentielle de 2024. Cette décision, prise après une pression croissante de la part des élus démocrates du Congrès, témoigne de la capacité d’un leader à mettre les intérêts de son pays avant ses ambitions personnelles. Ce geste devrait inspirer certains présidents africains qui, malgré une incapacité physique ou mentale, continuent de s’accrocher au pouvoir à tout prix.
L’exemple le plus flagrant de cette réalité est celui d’Ali Bongo Ondimba du Gabon. Malgré ses béquilles et une incapacité intellectuelle évidente suite à un accident vasculaire cérébral dévastateur, il a continué de tenir les rênes du pays. Cependant, il est largement reconnu que le pouvoir réel était entre les mains de son entourage, notamment sa femme et une bande de délinquants, qui ont pillé les ressources du pays jusqu’à ce qu’ils soient chassés par un coup d’État militaire le 30 août 2023.
Ali Bongo n’est pas un cas isolé. Au Cameroun, le président Paul Biya, âgé de 90 ans, est un autre exemple de cette tendance inquiétante. Au pouvoir depuis 1982, Biya montre des signes évidents de déclin physique et mental, mais refuse obstinément de céder sa place. Sa gouvernance se caractérise par une absence prolongée du pays et une délégation excessive de pouvoir à un entourage souvent corrompu et incompétent.
Ces présidents illustrent un problème plus large dans plusieurs pays africains, où les dirigeants vieillissants refusent de reconnaître leurs limites et de préparer une transition ordonnée. Ils préfèrent s’accrocher au pouvoir, souvent au détriment du bien-être de leurs citoyens et de la stabilité de leur pays. D’autres exemples incluent:
1. Robert Mugabe du Zimbabwe*: Au pouvoir pendant près de quatre décennies, Mugabe a été destitué par un coup d’État en 2017 à l’âge de 93 ans, après avoir plongé son pays dans une crise économique et politique sans précédent.
2. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale*: Président depuis 1979, Obiang, aujourd’hui âgé de 81 ans, continue de gouverner avec une main de fer, sans plan clair pour la succession.
3. Idriss Déby du Tchad*: Au pouvoir pendant 30 ans jusqu’à sa mort en 2021, Déby a souvent été critiqué pour son autoritarisme et sa répression des opposants politiques.
Ces exemples montrent que le continent africain a encore beaucoup à apprendre en matière de démocratie et de transition pacifique du pouvoir. La décision de Joe Biden de se retirer, motivée par le bien du pays, devrait servir de modèle pour les dirigeants africains. L’avenir de l’Afrique dépend en grande partie de la capacité de ses dirigeants à reconnaître le moment de se retirer et à préparer la relève, assurant ainsi une stabilité et un développement durables pour leurs nations.
Il est grand temps que les présidents africains réalisent que le leadership ne consiste pas à s’accrocher au pouvoir jusqu’à la fin, mais à créer un héritage de progrès, de démocratie et de respect des institutions. Le véritable courage réside dans la capacité à reconnaître ses propres limites et à céder la place à une nouvelle génération de leaders prêts à relever les défis du présent et de l’avenir.