Dans une déclaration percutante, Jean-Rémi Yama, figure incontournable de la lutte pour la démocratie au Gabon, met en lumière une vérité troublante sur la dérive du pouvoir et la transformation d’Ali Bongo en une figure haïe. Autrefois acclamé comme un champion, Ali Bongo est désormais désigné comme un monstre. Mais qu’est-ce qui a bien pu provoquer cette métamorphose ? Yama soulève une question essentielle : Ali Bongo était-il vraiment destiné à devenir ce qu’il est aujourd’hui ?
Ce qui choque, c’est l’accumulation des pouvoirs au sein de la présidence. Yama rappelle avec force que le problème réside dans la concentration des trois pouvoirs — législatif, exécutif et judiciaire — entre les mains d’un seul homme. Cette concentration a des conséquences désastreuses : elle transforme les citoyens en pions, soumis à la volonté d’un président qui a le pouvoir d’envoyer en prison et de libérer à sa guise. La prison de Yama en 2022 en est un triste exemple, illustrant comment le pouvoir judiciaire est instrumentalisé pour écraser toute forme d’opposition.
Loin d’être un simple récit personnel, son expérience souligne un phénomène systémique. Yama questionne : « Est-ce au président d’envoyer des gens en prison ou de les libérer ? » Ce système où un individu peut décider du destin de ses concitoyens n’est pas seulement injuste, il est dangereux. L’ancien champion est devenu un tyran, et le peuple, pris au piège, doit se réveiller.
La Constitution, selon Yama, devrait être un phare guidant la nation, et non un document servant les intérêts d’un individu. Il insiste sur le fait que le Gabon est un pays immortel, dont la dignité ne doit pas être confondue avec les ambitions d’un homme mortel. Le véritable défi réside dans notre capacité à protéger cette Constitution, à l’adapter pour qu’elle serve le bien commun et empêche la montée d’un autre Ali Bongo.
Il est urgent de repenser notre système politique pour éviter la réapparition d’un monstre façonné par l’accumulation des pouvoirs. Jean-Rémi Yama nous appelle à un « Non » catégorique à la tyrannie et à l’abus de pouvoir. Le moment est venu de garantir que les erreurs du passé ne se répètent pas, en veillant à ce que la voix du peuple soit entendue et respectée. Le Gabon mérite mieux, et il est temps d’agir pour empêcher la création d’un autre Ali Bongo.