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Par la rédaction
La Caisse de péréquation et de stabilisation des prix du pétrole, du café et du cacao (CAISTAB) vient de franchir un cap inquiétant, sinon honteux, dans sa communication institutionnelle. En publiant dans son journal d’entreprise un article entièrement consacré à la masturbation, cette structure censée incarner la rigueur économique, la souveraineté stratégique et la transparence publique démontre un niveau alarmant de dérive éditoriale, de légèreté professionnelle et de mépris à peine voilé pour sa mission première.
Que la masturbation soit un sujet digne d’étude dans des cadres appropriés n’est pas ici la question. Ce qui scandalise, c’est le contexte, le moment et surtout l’outil utilisé : un journal d’entreprise destiné à informer les partenaires, les agents et les acteurs économiques sur les dynamiques du secteur pétrolier et agricole. Ce journal n’a pas vocation à devenir un espace d’exploration pseudo-thérapeutique ou de vulgarisation sexuelle improvisée. Ce glissement éditorial est une faute grave, un manque total de discernement, et une gifle infligée à la décence institutionnelle.
Ci-dessous, le contenu honteux publié dans le journal d’entreprise de la Caistab.




Ceux qui, chaque jour, peinent à faire vivre les filières caféières et cacaoyères du pays, ceux qui attendent des signaux forts sur les mécanismes de stabilisation, ceux qui réclament plus de transparence dans la gestion des ressources extractives sont aujourd’hui en droit de se demander si la CAISTAB mesure encore l’importance de sa mission. Le peuple attend des chiffres, des bilans, des engagements, des résultats. Il reçoit à la place des réflexions déplacées sur la pratique de l’auto-satisfaction. C’est non seulement hors sujet, c’est une humiliation.
Cette publication ne peut rester sans suite. Elle témoigne d’un laxisme éditorial intolérable, d’un affaissement du sens des responsabilités et d’un affranchissement des limites que commande toute institution publique digne de ce nom. Elle appelle une réaction immédiate et exemplaire. Il est impératif que la direction générale de la CAISTAB s’explique publiquement. Il est impératif que les responsables de cette dérive soient identifiés, recadrés, voire sanctionnés. Il est impératif, surtout, que l’on redonne à ce journal son rôle, sa rigueur et sa légitimité.
La CAISTAB n’est pas un blog d’expression libre, ni une revue de développement personnel. C’est une institution publique au cœur de la gestion des richesses du pays. Elle se doit d’être irréprochable, cohérente, concentrée sur ses objectifs. En laissant passer une telle publication, elle trahit sa mission et insulte la confiance des Gabonais.
Si certains ont du temps pour disserter sur la masturbation, qu’ils le fassent dans des espaces privés. Mais qu’ils cessent d’utiliser les outils de l’État pour divertir leurs négligences intellectuelles.
Le respect du contribuable commence par le respect du rôle qu’on prétend incarner.