Jeunes gabonais piégés, presse complice : le scandale Taxi Gab+

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Il est des initiatives qui naissent sous les auspices du progrès, mais qui finissent par révéler le visage hideux de l’exploitation moderne. C’est malheureusement le sort de Taxi Gab+, cette société de transport prétendument née de la volonté présidentielle de réduire le chômage chez les jeunes et d’augmenter le parc automobile gabonais. Une idée noble sur le papier, mais qui s’est transformée, dans la réalité, en véritable machine à broyer les espoirs.

L’identité du propriétaire légal de cette entreprise reste volontairement floue. Tantôt l’on affirme qu’elle appartient à un homme d’affaires libanais, tantôt l’on murmure qu’elle serait en réalité une propriété détournée de l’État, camouflée derrière un prête-nom étranger. Ce flou juridique, entretenu à dessein, n’est que le premier symptôme d’un système opaque et toxique.

Le cœur du problème réside ailleurs. Ce sont les jeunes Gabonais eux-mêmes, censés être les bénéficiaires de cette entreprise, qui en paient le prix fort. Placés sous l’autorité de gestionnaires libanais auxquels l’État aurait confié l’exploitation de Taxi Gab+, ces jeunes se retrouvent quotidiennement humiliés, exploités et bafoués. Les clauses des contrats ne sont pas respectées, les ruptures se font unilatéralement, sans cadre juridique, ni considération pour les droits des travailleurs. Ceux qui osent dénoncer ces abus se voient congédiés, salis, puis remplacés sans explication.

Les témoignages recueillis auprès des anciens employés sont accablants. Ils décrivent un environnement de travail oppressant, des humiliations régulières et un mépris absolu pour la législation en vigueur. Et plutôt que de tendre l’oreille à ces cris de détresse, certains médias nationaux se livrent à une campagne honteuse de désinformation, relayant des récits mensongers destinés à discréditer l’honneur et le sérieux de ces jeunes travailleurs gabonais.

Dans une manœuvre bien connue des systèmes corrompus, on tente de décrédibiliser les victimes en les accusant de tous les maux. L’adage cynique « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » trouve ici toute son illustration. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un sabotage médiatique orchestré pour faire taire les revendications légitimes de citoyens en souffrance.

Cette dérive est indigne d’un pays qui aspire à entrer dans une Cinquième République fondée sur la justice, la transparence et le respect du peuple. La presse ne peut être l’instrument servile des puissants contre les faibles. Elle doit redevenir la voix de ceux qu’on n’écoute pas.

Un appel solennel est lancé aux patriotes, aux syndicats, aux responsables politiques et à toutes les consciences éveillées : il est temps de se pencher sérieusement sur le cas de Taxi Gab+. Car ce que vivent ces jeunes est bien plus qu’un simple problème de gestion d’entreprise ; c’est un scandale national.

Plus jamais ça.

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