L’affaire récente de prise d’otages à Mandji Ndolou a suscité un débat brûlant quant à l’utilisation de la force dans des situations délicates. La mort de Glen Patrick Moundendé, l’auteur des enlèvements, abattu par un commando d’élite alors qu’il était désarmé et endormi, a soulevé des interrogations sur la nécessité de recourir à une telle force face à un individu qui ne semblait plus représenter de menace imminente. Dans un échange cordial avec des internaute sur sa page Facebook nous avons relevé les différentes interventions de Mathias Otounga Ossibandjo, ancien ministre de la défense qui remettent en question la légitimité de cette action et mettent en lumière la tension entre justice et vengeance dans un État de droit.
Mathias Otounga Ossibadjouo
Le discours de Mathias Otounga Ossibadjouo est empreint d’une profonde préoccupation quant à la préservation de la justice et du respect des lois dans un État de droit. Il souligne que notre société repose sur un système où chaque acteur a un rôle spécifique à jouer. Ainsi, il met en évidence le rôle des forces de l’ordre qui doivent appréhender les criminels, des magistrats qui doivent les juger, et des services pénitentiaires qui doivent faire purger les peines. Le tout est régi par la loi, et nul ne devrait se faire justice soi-même.
La prise d’otages, le tir sur des militaires, le viol, sont des actes répréhensibles et doivent être condamnés par la justice. Otounga Ossibadjouo reconnaît que ces actes ne doivent pas rester impunis, mais il insiste sur l’importance de laisser la justice suivre son cours, plutôt que de chercher à se venger de manière extrajudiciaire. Cela remet en question l’action du commando d’élite qui a abattu l’auteur des enlèvements lorsqu’il était désarmé et endormi, le privant ainsi de son droit à un procès équitable.
La prise de position de l’ancien ministre de la défense en faveur de la justice plutôt que de la loi du Talion témoigne de son attachement aux principes d’un État de droit. Il souligne également les enjeux sociaux et économiques qui peuvent sous-tendre de tels actes criminels, mettant en évidence les problèmes auxquels sont confrontées les populations locales. La tragédie de cette affaire appelle à une réflexion approfondie sur les causes profondes des comportements criminels et sur la manière dont la société peut apporter des réponses adéquates, tout en préservant les droits fondamentaux des individus, même coupables.
Le débat suscité par l’affaire de Mandji Ndolou met en lumière la délicate balance entre la recherche de la justice et l’utilisation de la force dans un État de droit. Les interventions de Mathias Otounga Ossibadjouo nous rappellent que la justice doit être rendue par des tribunaux compétents et impartiaux, et que chacun doit être châtié pour toute faute commise, mais uniquement après un procès équitable.
Ci-dessous le condensé des différentes interventions de l’ancien ministre sur sa page Facebook.
‘’La question pour moi n’est pas de soutenir un délinquant, mais de laisser la justice juger et condamner.
Nous sommes dans une République et les missions des uns et des autres sont claires.
Au lieu de le liquider, on aurait dû le neutraliser et le présenter devant les tribunaux, afin qu’il puisse répondre de ses actes.
En République seuls les juges rendent justice au nom de Peuple.
Moi qui croyais que la peine de mort était abolie…
Oui, la prise d’otages est une faute que la JUSTICE doit sanctionner
Oui, tirer sur les militaires est une faute que la JUSTICE doit sanctionner
Oui, il était désarmé un jour avant, c’était à la JUSTICE de dire droit.
Oui, que si le viol est avéré, c’est terrible, mais dans un État de droit, on ne se fait pas JUSTICE.
Oui, que toutes ses revendications sont légitimes.
Oui, mais la gendarmerie n’est pas la JUSTICE.
OUI qu’au finish, il aurait pu être condamné pour enlèvement, menace armée, viol.
Mais hooooo, finalement, il n’a pas plus fait du tort que ceux qui l’ont refroidi…
CE JEUNE JE SUIS MARTYR DU MAL ÊTRE GABONAIS.
Je préfère la justice à la loi de Talion ?
Je dis que chacun doit être châtié pour toute faute commise. Mais qu’il y a au sein de la République des fonctionnaires dont le rôle est d’appréhender les malfrats (hommes en armes) et d’autres dont le rôle est de juger les malfrats (magistrats) et d’autres encore dont le rôle est de faire purger la peine infligée (service pénitentiaire).
Chacun doit rester dans son rôle.
Les policiers sont mis en examen chez les autres pour des faits similaires.
Oui je fus Ministre de la Défense. Mais avant, Douanier donc paramilitaire de formation.
Non, un homme armé n’est pas forcément un criminel. Oui il bénéficie, via son statut, d’une protection juridique. Oui l’attaquer est IMPARDONNABLE. Mais CE N’EST PAS A LUI DE SE FAIRE JUSTICE.
Il est formé pour ne pas agir sous le coup des émotions. Il est le maillon d’une chaîne qui passe par le TRIBUNAL.’’
Par Rhonny Placide Obame Assoumou
Nous perdons un jeune compatriote qui voulait simplement exprimer sa tristesse et sa colère face à une situation qui dure et qui ne contribue pas au développement de sa région.
Triste d’abattre un enfant qui pleure parce qu’il a faim.