
Libreville est en proie à un scandale d’une gravité sans précédent, mettant en lumière la face sombre de certains agents des forces de l’ordre. Dans une vidéo qui fait grand bruit, un jeune issu des quartiers sous-intégrés, le « mapane », brise le silence avec un courage saisissant et accuse des membres des forces de sécurité d’être au cœur d’un vaste réseau de trafic de drogue dans la capitale gabonaise.
À visage découvert, ce témoin met en cause des agents de services spéciaux et de la DGR, citant notamment un certain « Rambo », décrit comme un acteur clé de cette organisation criminelle. Selon ses déclarations, ces agents détourneraient de la drogue saisie ou en provenance de leurs unités pour alimenter un réseau de distribution dans des quartiers sensibles. Ils recruteraient de jeunes délinquants pour écouler ces substances, manipulant leurs esprits et les réduisant à l’état de simples exécutants.
« Ils se prennent pour des justiciers, mais ce sont eux les vrais bandits », martèle le jeune homme, visiblement écœuré par cette trahison. Il accuse ces agents de menaces et d’intimidation, affirmant détenir des preuves irréfutables qu’il ne souhaite dévoiler qu’aux plus hautes autorités de la République. Il va jusqu’à décrire les méthodes de livraison, notamment par un individu en moto opérant dans le quartier PK5, et l’implication d’un « baron » de la drogue.
Alors que le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et le CTRI ont lancé une lutte acharnée contre le trafic de drogue à travers le pays, cette affaire expose une véritable trahison de l’intérieur. Comment des agents, garants de la sécurité publique, peuvent-ils se transformer en complices actifs de la criminalité qu’ils sont censés éradiquer ?

Récemment, les opérations menées par les autorités ont conduit à des résultats encourageants, comme l’arrestation d’agents de la sécurité pénitentiaire impliqués dans le trafic de drogue au sein de la prison centrale de Libreville. Ce nouveau scandale prouve cependant que le chemin est encore long pour assainir les institutions gangrenées par la corruption et la criminalité.
Ce jeune courageux, prêt à témoigner devant les plus hautes autorités, lance un appel direct au président Oligui Nguema pour que lumière soit faite sur ces agissements honteux. Si ces accusations s’avèrent fondées, les auteurs de ces actes doivent être sévèrement sanctionnés pour restaurer la confiance du peuple gabonais envers ses forces de l’ordre.
Ce cas révèle, une fois de plus, l’urgence de réformer en profondeur les structures de sécurité du pays. La lutte contre la drogue ne peut aboutir que si les institutions sont irréprochables et si les « brebis galeuses » sont systématiquement identifiées et écartées. Le Gabon est à un tournant de son histoire, et il appartient au gouvernement de transition de montrer qu’aucun crime, surtout venant de ceux censés protéger la population, ne restera impuni.
Ce scandale est une gifle pour toutes les autorités et citoyens engagés dans la lutte contre le fléau de la drogue. Mais c’est également une opportunité pour montrer que le Gabon de demain ne tolérera plus l’impunité. Que justice soit faite, pour que la sécurité et l’intégrité soient enfin les piliers d’un pays en pleine reconstruction.