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La scène politique gabonaise est une fois de plus secouée par l’apparition soudaine de Ninga Chanine , une candidate inconnue du grand public, qui se présente à l’élection présidentielle avec un discours promettant monts et merveilles. Cette situation n’est pas sans rappeler les précédents où des candidats dits « fantoches » ont émergé, souvent soupçonnés d’être financés par le régime en place pour simuler une pluralité politique ou pour servir des intérêts personnels en échange de leur soutien au pouvoir en place.
Dans l’histoire politique du Gabon, plusieurs figures ont suivi un parcours similaire. Par exemple, lors de l’élection présidentielle de 2016, dix-huit candidats se sont présentés face à Ali Bongo Ondimba, mais beaucoup étaient perçus comme des faire-valoir, sans réelle intention de remporter le scrutin.
Ces candidatures ont souvent servi à disperser les voix de l’opposition et à légitimer une élection dont l’issue semblait déjà écrite.
Ninga Chanine, chef d’entreprise originaire de Mayumba, affirme avoir créé des emplois et investi sur le sol gabonais. Cependant, son entrée en politique à quelques jours du début de la campagne électorale soulève des interrogations. Comment une personnalité inconnue du grand public peut-elle soudainement proposer un projet ambitieux à un peuple qu’elle n’a jamais adressé auparavant ? Cette précipitation laisse penser à une candidature opportuniste, destinée soit à se retirer avant le scrutin en apportant son soutien au candidat du pouvoir, soit à diviser davantage l’électorat.
Il n’est pas rare que des candidats se retirent à la dernière minute pour soutenir le pouvoir en place, espérant en retour des avantages personnels ou des postes au sein du gouvernement. Cette stratégie permet au régime de montrer une façade de pluralité politique tout en s’assurant de la loyauté de ces « opposants » de circonstance. La nomination de Jean-Félix Mouloungui, ancien opposant, au poste de ministre des PME en 2009, illustre cette pratique
Le peuple gabonais est en droit de se demander si cette nouvelle candidature n’est pas une énième farce politique, destinée à manipuler l’opinion publique et à légitimer un processus électoral contrôlé par ceux qui détiennent déjà le pouvoir. Face à un adversaire puissant qui a parcouru le pays à plusieurs reprises, la candidature de Ninga Chanine apparaît comme une tentative désespérée de donner une illusion de démocratie.
Il est essentiel pour les électeurs de rester vigilants et de scruter les motivations réelles derrière ces candidatures de dernière minute. La démocratie ne saurait se contenter de façades ; elle exige une opposition authentique et des candidats sincèrement engagés pour le bien du pays.