Conclave avec l’administration : Ndong Sima promet le fouet pour des fesses blindées au béton armé !

Hier, lors d’une grande messe administrative, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a sorti l’artillerie lourde avec des annonces dignes d’un film western. Entre menaces de poursuites judiciaires pour les défourneurs de fonds et rétrocommissions, et la promesse d’instaurer un système de notation des agents publics, le chef du gouvernement a martelé, d’un ton qui se voulait autoritaire, que « justice sera faite » et que « le laxisme sera banni ».

Mais si l’objectif était de faire trembler les colonnes du temple administratif gabonais, il semblerait que le public ait reçu tout cela avec… un grand éclat de rire !

D’abord, cette histoire de notation des agents. Chaque mois, chaque ministère devra fournir un classement des performances. Une sorte de « Top 10 des meilleurs bureaucrates » ? Pourquoi pas une cérémonie avec trophées et discours émouvants pendant qu’on y est ? Les secrétaires généraux vont devenir des juges de talent, sauf qu’ici, il n’y aura ni buzzer, ni applaudissements.

Ensuite, les détournements de fonds. Ndong Sima a promis des poursuites judiciaires, mais les Gabonais, toujours prompts à l’ironie, se demandent : « Qu’en est-il des fameux audits lancés il y a des mois ? » Où sont passés les rapports, les enquêtes et les accusés ? Qui a été convoqué devant les tribunaux ? Mystère et boule de foufou manioc.

Le Premier ministre Ndong Sima Raymond lors de son conclave avec l’administration gabonaise .

Le gros problème, selon beaucoup, réside ailleurs : les acteurs du nouveau régime. La majorité des hauts cadres et ministres en poste sont des rescapés du régime déchu, un régime gangrené par la corruption, le favoritisme et la gabegie. En clair, on a changé les uniformes, mais ce sont les mêmes acteurs qui jouent la pièce. Alors, qui peut croire que Ndong Sima va poursuivre ses propres collègues ou des ministres qu’il n’a ni nommés, ni proposés ?

Et puis, cette annonce tombe deux mois avant l’élection présidentielle. De quoi alimenter les soupçons d’une stratégie de communication bien orchestrée. « Encore des effets d’annonce ! », disent certains Gabonais avec un sourire en coin. À leurs yeux, ces menaces ressemblent davantage à un sketch  de Defundzu qu’à une réelle volonté de réformer.

La vérité, c’est que le Gabonais n’est pas dupe. Il sait reconnaître un discours creux et une promesse en l’air. Alors, quand Ndong Sima sort son fouet, il ne fait que distraire une population déjà lassée de ce genre de spectacle. Si le Premier ministre veut être pris au sérieux, il devra d’abord livrer les résultats des audits, montrer des actions concrètes et prouver que la justice s’applique à tous. Sinon, ses menaces resteront… des mots en l’air.

En attendant, l’administration gabonaise continue son petit bonhomme de chemin, avec ses travers bien ancrés et ses promesses qui s’envolent plus vite qu’un pigeon en plein Libreville.

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