Brice Clotaire Oligui Nguema : un président qui rassemble, tandis que l’Afrique se divise.

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Jamais, dans l’histoire récente du Gabon, un chef d’État n’a attiré, en si peu de temps et dans un contexte aussi sensible, une telle constellation de dirigeants africains, venus en personne honorer de leur présence une cérémonie de prise de pouvoir pourtant née d’un coup d’État. Ce fait en lui-même est exceptionnel.

Était présent à Libreville, le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, figure emblématique de la stabilité sous-régionale et doyen respecté des chefs d’État africains. À ses côtés, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, tenant d’une souveraineté assumée et résolument opposée aux influences occidentales. Mais aussi, plus inattendu encore, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, proche des sphères occidentales et président en exercice de l’Union Africaine au moment des faits.

Ce qui frappe, c’est la capacité d’Oligui à faire coexister, dans un même espace diplomatique, des dirigeants que tout oppose : orientation politique, choix géostratégiques, relations avec les grandes puissances. Là où certains leaders africains peinent à réunir leurs pairs même lors de sommets communautaires, Brice Oligui Nguema a réussi à fédérer autour de lui, en toute spontanéité, un parterre de présidents aux profils contrastés.

Le secret de cette alchimie ? Une diplomatie fondée non pas sur les discours creux ou les calculs opportunistes, mais sur la sincérité du projet de refondation nationale porté par le CTRI et son président. Brice Clotaire Oligui Nguema a su rassurer sans trahir, affirmer une rupture sans provoquer, tendre la main sans se soumettre. Une posture rare dans le monde des relations internationales, encore plus dans le contexte d’un changement de régime.

La présence remarquée du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, pourtant longtemps allié du régime Bongo, témoigne de cette habileté à dépasser les rancunes pour privilégier l’intérêt supérieur des peuples. De même, l’envoi de délégations de haut niveau par des pays comme le Nigeria ou le Maroc traduit une reconnaissance implicite du sérieux de la transition gabonaise.

Dans une Afrique où les lignes de fracture se multiplient entre putschistes et élus, entre pro-russes et pro-occidentaux, entre États côtiers et pays enclavés Brice Oligui Nguema incarne une rare figure de synthèse. Il parle à tous sans exclure personne. Il tend l’oreille à tous les camps sans se laisser enfermer dans aucun.

Son investiture, loin d’être une cérémonie formelle, a été un sommet diplomatique inédit, où les divergences se sont tues pour laisser place à l’espoir commun d’un renouveau africain. Cela n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un art maîtrisé de la diplomatie, où l’intelligence émotionnelle se mêle à la vision politique.

En réussissant là où beaucoup échouent, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est imposé non seulement comme le chef de la transition gabonaise, mais aussi comme un leader continental crédible, respecté, écouté. L’homme fort du Gabon n’est pas seulement un militaire aguerri, c’est aussi un diplomate de haut vol, capable d’unir ce que d’autres ont divisé.

À l’heure où l’Afrique cherche ses repères, il est peut-être l’un des rares à pouvoir en tracer les contours avec fermeté, mais sans arrogance. C’est cela, la véritable force d’un rassembleur.

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