Libreville, le 25 octobre 2024 – Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, le Syndicat National des Enseignants Chercheurs de l’Université Omar Bongo (SNEC-UOB) a lancé un avertissement clair aux autorités : sans mesures concrètes et rapides, l’année universitaire 2024-2025 pourrait bien être compromise. Ce cri d’alarme, qualifié d’ultimatum par le syndicat, met en lumière une situation alarmante qui menace la stabilité de l’une des plus grandes institutions académiques du pays.
Les membres du SNEC-UOB lors de la conférence de presse .
Bien que l’Université Omar Bongo ait accompli un progrès notable en réussissant sa rentrée administrative le 16 septembre, une première en presque dix ans, les avancées restent fragiles. Les enseignants-chercheurs exigent la mise en œuvre des recommandations issues du Dialogue National Inclusif d’avril 2024, avec un appel particulier à la mise en place d’un statut distinct pour le personnel de l’enseignement supérieur, synonyme de dignité et de reconnaissance. Selon le SNEC-UOB, le décret de 1981 sur le statut des enseignants doit être élevé au rang de loi pour protéger les droits des enseignants-chercheurs en dehors du régime général de la Fonction publique, et ainsi éviter les retards de reclassement touchant actuellement plusieurs Maîtres-Assistants et Professeurs Titulaires.
Par ailleurs, le syndicat réclame la distribution immédiate des actes administratifs et la preuve tangible d’un assainissement administratif des situations individuelles, pour honorer les engagements pris par le gouvernement. L’absence de ces actions, selon le SNEC-UOB, ne fait qu’aggraver l’instabilité au sein de l’institution et compromet le bon déroulement des activités académiques.
En matière de mobilité, le SNEC-UOB revendique l’accès aux passeports de service pour tous les enseignants, afin de faciliter les échanges et collaborations internationales. Pour eux, ces déplacements sont essentiels pour promouvoir la coopération académique et garantir l’ouverture de l’université sur le monde.
L’organisation syndicale a également dénoncé l’absence de certaines nominations essentielles au sein de l’UOB, ce qui alourdit la gestion et empêche la continuité de plusieurs départements. Par ailleurs, les retards de paiement des vacations et encadrements pour l’année universitaire 2022-2023 restent un point de crispation supplémentaire, contribuant à l’aggravation de la crise actuelle.
Le SNEC-UOB n’a pas manqué de réitérer sa demande d’abrogation d’un décret imposant des obligations de service aux enseignants-chercheurs, le qualifiant d’inapplicable et en infraction avec la loi organique sur les finances publiques. Le syndicat exige également une gestion transparente et uniforme des règlements, pointant du doigt l’application discriminatoire de certaines règles.
Enfin, le syndicat s’inquiète de la gestion des infrastructures. La récente création d’une nouvelle faculté a exacerbé la crise de capacité d’accueil sans aménagements adéquats pour les étudiants, faisant peser sur l’université des contraintes logistiques insoutenables. En outre, le SNEC-UOB demande des comptes sur l’audit des 3 milliards de FCFA alloués à l’amélioration des infrastructures, estimant que les retards de réalisation risquent de transformer ces investissements en « éléphants blancs » inutilisables.
Face à l’accumulation de ces défis, le SNEC-UOB lance un avertissement sans équivoque : l’année universitaire 2024-2025 ne pourra se dérouler dans la sérénité si ces problèmes ne sont pas résolus dans les plus brefs délais. Cette prise de position met en lumière les enjeux cruciaux pour l’avenir de l’Université Omar Bongo, et appelle à une action résolue de la part des autorités compétentes pour sauver l’année universitaire.
Source : Mathurin OVONO ÉBÈ,
Maître de Conférences (CAMES) pour le SNEC-UOB,