Bung Pinze interpelle Oligui : « La présence des PDGistes pourrait faire échouer le « oui » pour la nouvelle constitution »

La colère gronde au sein de la population gabonaise, exaspérée par la montée en puissance des anciens PDGistes dans les cercles proches du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ces figures, autrefois fidèles au régime déchu d’Ali Bongo, réapparaissent dans les campagnes pour le « oui » au référendum constitutionnel à venir, ravivant des blessures encore béantes. L’heure est grave : la présence de ces anciens barons, qui ont autrefois infligé injustices et souffrances au peuple gabonais, menace de provoquer un rejet massif du nouveau projet de constitution.

Bung Pinze, conseiller du ministre en charge de la culture et homme de confiance du Président, n’a pas mâché ses mots. Cet ancien rebelle, rentré au Gabon après la chute du régime Bongo, a exprimé avec force son inquiétude face à la situation. Dans une déclaration cinglante, il interpelle directement Oligui Nguema :

« Monsieur le Président, je viens vous dire la vérité, car c’est mon rôle. Les Gabonais sont fatigués de voir autour de vous ces PDGistes, ces hommes et femmes qui ont contribué à la souffrance de ce peuple. Leurs visages dérangent. Beaucoup de Gabonais, en les voyant soutenir la campagne pour la nouvelle constitution, vont se détourner de vous et voter ‘non’. »

Les mots de Bung Pinze sont lourds de sens : la réconciliation nationale, un objectif central de la transition, semble menacée par la résurgence de ces anciens fidèles du régime Bongo. L’appel du conseiller est clair : éloigner ces figures controversées de la sphère publique, les reléguer à un rôle discret. Leur omniprésence, pense-t-il, pourrait anéantir les efforts du président pour apaiser le peuple et tourner la page du passé.

Le spectre de l’injustice infligée par le régime précédent reste vivace dans l’esprit des Gabonais. Le sentiment d’impunité qui semble accompagner le retour de ces barons ne fait qu’aggraver la situation. Bung Pinze le souligne avec insistance :

« Ils ont trop fait de mal, trop fait de mal aux Gabonais. S’ils veulent vous soutenir, qu’ils le fassent dans l’ombre. Mais leur présence publique nous dérange. »

Ce cri d’alarme résonne aujourd’hui avec force dans un contexte politique tendu, où chaque faux pas peut coûter cher à l’avenir du pays. Le référendum constitutionnel est crucial pour poser les bases d’un nouveau Gabon. Mais si le président persiste à s’entourer de ces visages associés aux pires heures de l’histoire récente du pays, il risque de perdre le soutien populaire dont il jouit encore.

Les Gabonais attendent des actes forts. Ils demandent justice, ils demandent un véritable changement, pas seulement de façade. Bung Pinze a jeté le pavé dans la mare. Maintenant, c’est au Président de la République de répondre à cet appel en prenant des décisions claires et courageuses, pour ne pas reproduire les erreurs du passé.

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