Né d’un père et d’une mère camerounaise, le petit Constantin Abel AMBASSA après ses études primaires s’était retrouvé dans un modeste séminaire qu’il avait quitté plus tard pour faire ses études au Collège MEYONG MEYEME à Yaoundé. Attiré par le monde de la musique, il commença à fréquenter les bals des jeunes, puis à jouer dans les orchestres de la capitale camerounaise parmi lesquels, celui de son oncle Cheramy.
En concert au Cameroun avec son groupe ‘’Afro Succès’’, Hilarion Nguema fut séduit par le talent du jeune musicien qu’il venait de découvrir au cours d’une prestation.
Avec la permission des parents de ce derniers qui étaient d’ailleurs ses grands admirateurs, il embarqua le gamin pour mieux le faire valoir au Gabon alors que celui-ci n’avait pas encore terminé ses études : ainsi la grande aventure de Constantin Abel Ambassa autrement appelé Moustick Ambassa débuta.
L’aventure gabonaise des années 80 :
Au Gabon où à l’époque on trouvait les studios d’enregistrement les plus performants d’Afrique Centrale, Constantin Abel Ambassa ne tarda pas à se créer un nom parmi les meilleurs musiciens arrangeurs de la place, aucun artiste sérieux ne pouvait sortir un disque au Gabon sans qu’à la guitare, celui-ci ne porte la griffe Moustick Ambassa : Joe Mboulé, Pierre Demoussy, Georges Séba ,Mbida Jacques Douglas, Neil Oliver, Oliver Ngomo, Angèle Assele ,Angèle Revignet, Vickos Ekondo, Laurianne Ekondo ,Hilarion Nguema ,Mpongo Love, Aziz Inanga, Pierre Claver Zeng, Marcel Djabio et Dominique Nnanga Moukoula, Sam Mangwana, Julien Nziengui Mouélé, Théo Blaise Nkounkou, Pamelo Mounka, François Logah, Ekambi Brillant, Eko Louis Roosevelt, Justin Stanislas, Restene Pélagie ,Manu Dibango, le groupe Vibration représentent une infime partie des artistes qui à cette époque ont eu recours à l’expertise d’arrangeur et de musicien du jeune Constantin Abel Ambassa .
La maturité :
Invité en France par le défunt ministre et musicien Alexandre Samba pour une série de concerts avec la défunte Mpongo Love et Aziz Inanga, Moustick Ambassa fut approché par Jean Boniface Asselé qui lui proposa en dehors du studio Nkousou de rejoindre également le staff du studio Mademba qui à l’époque faisaient partie des meilleurs studios d’enregistrement du continent. Ce fut la consécration pour le musicien qui avait accumulé une lourde expérience entre divers Studios d’enregistrement au Gabon et ailleurs.
La page noire :
Le trois aout 1994 alors qu’il était allé prester dans un hôtel de la place, son fils, Camille Ambassa Dubosc mourrait de façon inexplicable suite à une électrocution : une page de la vie du musicien avait tournée dans le mauvais sens. Trois mois plus tard, pendant que l’artiste musicien avec beaucoup de courage faisait face à cette tragédie, sa troisième fille, Claudia perdait connaissance consécutivement au traumatisme qu’elle avait subie lors du décès de son frère.
Comme un bon soldat, Moustick Ambassa se remis de ses plaies et relança de plus beau sa carrière de musicien.
Un homme simple et discret :
Installé au Gabon depuis près de 40 ans, Constantin Abel Ambassa a gardé le contact avec un bon nombre de ses collègues musiciens restés au Cameroun et même avec les enfants de certains qui sont décédés derrière lui.
Afin d’éviter des relations conflictuelles qui font légion au sein du monde artistique, l’homme Moustick a pris des distances avec une certaine castre de musiciens au Gabon et au Cameroun.
Homme simple et discret , malgré son énorme capital relationnel qui lui permet d’avoir accès à de nombreuses personnalités puissantes au Gabon et ailleurs, Constantin Abel Ambassa est resté un homme d’une simplicité hors du commun : ‘’ Ma vie a toujours été au service de la musique, je ne me suis jamais servi d’elle pour atteindre des buts autres que la servir : pour mieux vivre, vivons cachés ou simplement sans faire de bruit’’ déclare-il fièrement quand on lui demande pourquoi son existence est sans apparats contrairement aux extravagances dont se livrent les stars de sa dimension.
Un dur à cuire :
Loin des soubresauts qui animent les communautés artistiques au Gabon et au Cameroun concernant les sociétés de droits d’auteurs et droits voisins, Moustick Ambassa est clair : ‘’ J’ai toujours refusé de collaborer avec des hommes sans principes et de moralité douteuse car, la magouille est le maitre mot dans ces structures.’’ Puis de continuer à fustiger : ‘’ Je ne me mélange pas avec des fossoyeurs et des détourneurs de deniers appartenant à la communauté artistique parce que beaucoup de pays auraient dû voir leurs artistes adhérer à ces entités comme cela avait été le cas avec la SACEM en France mais hélas, Ces structure se sont transformés en véritables mafia au sein desquelles le vol est institutionnalisé . Je ne vis pas de ça, je préfère rester au service de la culture, c’est en son sein que ma vie a été destinée’’
Propriétaire d’un studio d’enregistrement de nouvelle génération à Libreville, Moustick Abel Ambassa est aujourd’hui l’un des meilleurs arrangeurs et guitaristes Africain.