YOLAND AYEBE : Lutter contre les idées radicales et xénophobes est son combat pour  la paix sociale au Gabon.

Né en 1986 en Argentine, YOLAND AYEBE est président de l’Association des Enfants Gabonais de Lien Étranger en abrégé (AEGLE), une plateforme associative créée en 2020 par des Gabonais ayant un lien filial avec l’un de ses parents étrangers.

Fervent défenseur des droits de l’homme et surtout ceux des minorités, dans un entretien empreint d’humilité, YOLAND AYEBE nous parle de son rêve pour un Gabon de couleurs.

Monsieur YOLAND AYEBE

Bonjour Monsieur YOLAND AYEBE. Pour le public qui vous suis et s’intéresse à vos activités, pouvez-vous nous dire qui se cache derrière le jeune homme combatif que vous êtes ?

Je suis YOLAND AYEBE de nationalité gabonaise président de la plate-forme associative AEGLE, née le 22 septembre 1986 à Buenos aires en Argentine. J’ai grandi à Libreville plus précisément au pont d’Akebe où j’ai fait mes classes. Je suis détenteur d’une licence en action commerciale, aujourd’hui entrepreneur.

Vous êtes le promoteur de la plateforme associative A.E.G.L.E. c’est quoi A.E.G.L.E?

R- A.E.G.L.E est l’Association des Enfants Gabonais de Liens Étrangers. C’est une plateforme associative créée en 2020 par des Gabonais ayant un lien filial avec l’un de ses parents étrangers. Celle-ci réunit précisément des gabonais épris de justice et du vivre ensemble ayant des origines multiculturelles dans l’optique de lutter contre les inégalités révélées entre les gabonais naturalisés ou ayant des origines étrangers et les gabonais dit de souches.

Nous, parlons de «lien étranger » pour signifier que l’expression n’a pas une connotation péjorative parce qu’on peut être gabonais de différentes façons sans être de SOUCHE, qui pour nous est une expression connotée parce que nous estimons qu’il n’y a pas de gabonais différents mais il y a que des gabonais et par conséquent, nous trouvons injurieux de rappeler à celui qui a acquis légalement sa nationalité Gabonaise qu’il n’est pas à sa place en ajoutant un qualificatif à son nom. Nous devrions tous commencer par nous poser la question de savoir ?
Peut-on devenir gabonais ? Si oui par quels moyens ? Une fois la réponse trouvée, l’acceptation de l’autre doit se faire sans ambages et pousser à accepter intellectuellement qu’il y est des gabonais de lien étranger.

Nous travaillons à ce que les idées radicales et xénophobes disparaissent progressivement afin de faire régner la paix, la cohésion sociale et solidifier l’image de notre beau pays à l’extérieur.

Quelle est le mobile ou encore la motivation vous ayant conduit à la mise en place de cette plateforme associative qui se veut apolitique ?

Je l’ai un peu dit dans ma précédente réponse, maintenant pour prendre mon exemple, étant de père gabonais «Obamba» d’Okondja et de mère «congolaise de la RDC», mariés depuis plus de 35 ans, j’ai malheureusement fait le triste constat que certains membres au sein même de ma propre famille au sens élargie du terme utilisaient l’ancienne nationalité de ma mère pour parler de mes frères, sœurs et moi.
En 2009 Ayant pris de l’âge lors des élections présidentielles de cette année-là, je me devais de remplir mon devoir de citoyen. Pendant cette échéance électorale, j’ai été choqué, meurtri désemparé par les propos xénophobes, séparatistes et discriminatoires que j’ai entendus et vécus déversés à l’endroit de certains candidats.
Suite à ces douloureuses épreuves, nous avons compris mes frères et moi qu’il était impératif d’agir, de prendre nos responsabilités en tant que gabonais. Épris de paix et de vivre ensemble comme je l’ai évoqué en préambule de mes propos, c’est ainsi que nous avons décidé de nous constituer en association pour mieux interpréter la loi N°37/98 du 20 Juliette 1999 portant code de la nationalité gabonaise et le décret N°766/PR/MJGS du 1 6 octobre 2002 portant application de certaine disposition du code de la nationalité afin de dénoncer certaines injustices et de ne plus être marginalisés, influencés et livrés à nous-mêmes.

Nous avons choisi pour le slogan: « Gabon en couleur», parce que nous sommes de ceux qui soutiennent l’idée selon laquelle, nous venons tous de quelque part et que le but n’est pas nos origines mais plutôt ce que nous sommes aujourd’hui en tant que gabonais.

En lançant officiellement les activités A.E.G.L.E, nous supposons qu’un plan d’action est déjà établi si Oui lequel ?

Un plan d’action pour ma part c’est une très grande expression, on se croirait en guerre stratégiquement (rire). Ce ne sont que des idées à défendre, des pistes de solutions et suggestions, fruits de nos réflexions.

Qu’à cela ne tienne, nous avons une batterie de mesures à suggérer. Il y a une chose indéniable pour laquelle nous devons remercier Dieu, c’est le fait même d’exister dans un premier temps, ce qui est pour ma part le plus important. Dans un second temps, rompre avec le silence et éveiller les consciences… dénoncer un certains discours et actions à caractère xénophobe et tribale afin de lutter contre les inégalités. Sensibiliser au maximum, éduquer, changer les mentalités, ne pas se lasser d’en parler à
répétition dans les écoles, les universités et autres… La communication pour moi est très importante parce que, vivre dans l’ignorance et la méconnaissance des sujets appauvrit davantage et la manipulation est certaine.

Qui peut adhérer à votre plateforme associative et comment s’y prendre ?
Nous sommes une association de gabonais donc, je m’adresse donc aux gabonais. Il serai imprudent de nous adresser à des tiers personnes car, comme je le disais tantôt en amont, nous devons chacun jouer sa partitions pour que le Gabon soit encore une plus grande Nation vu de l’extérieur.

Nous devons nous ouvrir davantage à la mondialisation, aux échanges, à la compétitivité, parce que le monde connait actuellement une véritable mutation qui se caractérise essentiellement par le
rapprochement des peuples et le Gabon n’est pas en marge il conviendrait de l’accompagner vers plus de sagesse et de maturité.
Alors quelque soit ce qui fait de nous des gabonais: de souche, d’adoption, de filiation, par reconnaissance, par naturalisation, par réintégration, …la liste est longue cette plate-forme est faites pour vous.

Mr le Président votre mot de fin pour ceux qui vous suivent en ce moment.

Nous souhaitons voir un Gabon encore plus fort pour les années à venir. Nous croyons que nous avons la possibilité de nous côtoyer sans disparités et sans animosité. Je crois en l’apport des compétences des uns et des autres. La nature nous a donné la grâce et la possibilité heureusement ou
malheureusement de voir des états se
déchirer, laissant la place au chao et à la désolation. Apprenons les erreurs des autres et devenons plus fort en nous acceptant dans un premier temps et dans en second temps, œuvrons davantage pour le Gabon en usant de sagesse face à la politique.
Toutefois il est aussi important de rappeler et signifier à toutes les personnes à qui le Gabon a offert de par sa générosité et sont hospitalité sont droit de sol de bien se tenir et de respecter les mœurs et les us et coutumes gabonaises, comprendre qu’être Gabonais va bien au-delà d’un papier acquis car, il faut être d’un apport utile pour le pays, le respecter le chérir, penser gabonais.

Je pourrais m’étendre davantage sur la question mais hélas, le temps qui nous est imparti est arrivé à son terme.

Je vous remercie de l’intérêt porté à notre association en ma qualité, veuillez comprendre l’intérêt et la profondeur de ce rassemblement. Merci

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