Depuis sa fondation le 12 mars 1968 par Albert Bernard Bongo, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a été au centre de la scène politique nationale, marquant l’histoire du Gabon par son monopole persistant malgré l’avènement de la démocratie en 1991. Cependant, les récentes épreuves, dont la chute de son leader Ali Bongo, ont exposé les fragilités profondes du PDG, soulevant des questions cruciales quant à la légitimité de ses moyens de fonctionnement.
Le PDG, instauré comme parti unique par Albert Bongo, a su consolider son emprise sur le pays en utilisant les ressources financières, matérielles et immobilières de l’État. Cette dépendance quasi-totale vis-à-vis des organes gouvernementaux a créé un système où le parti a prospéré pendant des décennies sans véritablement nécessiter le soutien financier de ses membres. L’ensemble des hauts fonctionnaires de l’État étaient souvent affiliés au PDG, transformant ainsi le parti en une extension de l’appareil d’État.
Cependant, l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo et sa chute ultérieure ont engendré un bouleversement au sein du PDG. Des signes de détresse apparaissent aujourd’hui, illustrés par la réclusion du président en exercice, des démissions massives au sein du parti, des arriérés de salaires pour les employés permanents, et d’autres charges impayées. Ces développements récents mettent en lumière la vulnérabilité du PDG, soulignant la nécessité d’une remise en question profonde.
L’histoire du PDG sert d’exemple frappant des dangers liés à la dépendance des partis politiques vis-à-vis des ressources de l’État. Les partis qui prospèrent grâce à ces moyens, tout en négligeant les contributions de leurs adhérents, risquent non seulement de perdre leur légitimité, mais également de faire face à des poursuites judiciaires pour justifier l’origine et l’utilisation de ces fonds.
Aujourd’hui, il est impératif que le PDG soit appelé à rendre des comptes devant la justice. Les citoyens ont le droit de savoir comment ce parti a pu fonctionner pendant des décennies sans véritablement s’appuyer sur les cotisations de ses membres. Les dirigeants du PDG doivent être transparents quant à l’utilisation des ressources de l’État pour financer leurs activités politiques, et la justice doit enquêter sur la légitimité de ces pratiques.
La fragilité actuelle du PDG offre une opportunité pour le Gabon de repenser son paysage politique et de promouvoir des pratiques plus démocratiques et transparentes. La justice doit jouer un rôle central dans ce processus de transition, assurant que les partis politiques soient responsables devant la loi et devant les citoyens, plutôt que de dépendre de sources discutables pour leur survie.









