Séraphin Moundounga, ancien vice-Premier ministre gabonais et opposant politique réfugié depuis 2016, a récemment publié une déclaration dans laquelle il exprime son soutien au coup d’État militaire survenu au Gabon. Toutefois, cette position est assortie d’un appel à la junte pour qu’elle mène une transition inclusive et démocratique, aboutissant à des élections libres et respectueuses de la volonté populaire.
Dans sa déclaration datée du 31 août, Moundounga félicite les putschistes pour avoir renversé le régime d’Ali Bongo. Il compare ce coup d’État à ses propres efforts en 2016 pour appeler Bongo à respecter la volonté du peuple gabonais, estimant que cette action aurait pu éviter les souffrances infligées au peuple gabonais et prévenir l’effondrement actuel du Parti démocratique gabonais (PDG).
Moundounga souligne que le coup d’État de 2023 est perçu comme une alternative nécessaire pour le salut du pays, bien qu’il reconnaisse que cela représente une rupture avec les principes démocratiques traditionnels. Il affirme que l’intervention des militaires a été motivée par le patriotisme et la volonté de prévenir une détérioration encore plus grande de la situation politique et sociale au Gabon.
Cependant, malgré son soutien au renversement du régime, Moundounga insiste sur l’importance d’une transition pacifique et inclusive. Il appelle la junte au pouvoir à respecter les droits démocratiques, à garantir la participation de toutes les parties prenantes à la transition et à organiser des élections libres et équitables. Selon lui, c’est la seule manière de légitimer le nouveau gouvernement et de restaurer la stabilité politique et sociale au Gabon.
La déclaration de Moundounga intervient à un moment crucial de l’histoire politique du Gabon, alors que le pays est confronté à des bouleversements majeurs après le coup d’État. Ses propos soulignent la complexité de la situation et la nécessité d’une approche équilibrée pour garantir une transition démocratique et pacifique vers un nouveau gouvernement.
Les réactions à la déclaration de Moundounga sont variées. Certains saluent son appel à une transition inclusive, le considérant comme un pas important vers la réconciliation nationale. D’autres, cependant, critiquent son soutien implicite au renversement du gouvernement élu, soulignant les risques pour la démocratie et l’État de droit au Gabon.
Alors que le pays cherche à naviguer à travers cette période de transition politique, les appels à un dialogue inclusif et à un processus électoral transparent se multiplient. Il reste à voir dans quelle mesure la junte au pouvoir répondra à ces demandes et si elle sera en mesure de conduire le Gabon vers une nouvelle ère de gouvernance démocratique et de stabilité.