Dans une récente interview accordée à RFI depuis son exil en France, l’ancien ministre de la Justice du Gabon, Séraphin Moundounga, a révélé avoir échappé de justesse à une tentative d’assassinat. Accusant directement le régime du président Ali Bongo, Moundounga affirme détenir des preuves accablantes des méfaits perpétrés par ce régime despotique.
La nuit du 6 au 7 septembre dernier, quelques heures à peine après sa démission, des hommes cagoulés et armés se sont rendus à son domicile. Par chance, Moundounga était absent à ce moment-là, mais ses proches ont été témoins de l’attaque. « Cinq hommes ont menotté mon gardien. Ils ont cassé le système de vidéosurveillance en emportant l’enregistreur de surveillance, en allant casser exclusivement ma chambre, sans toucher aux autres chambres », a-t-il déclaré sur les ondes de RFI.
Cet incident vient illustrer le climat de peur et de répression qui règne au Gabon, où les opposants politiques sont régulièrement ciblés par le régime en place. Moundounga, en détenant des informations compromettantes sur le gouvernement, est devenu une cible prioritaire pour les autorités gabonaises.
Il convient de rappeler que cette tentative d’assassinat n’est pas un cas isolé. De nombreux opposants au régime d’Ali Bongo ont été soit tués, soit soumis à des disparitions forcées, sans que la lumière ne soit jamais faite sur ces actes répréhensibles. Cette impunité généralisée soulève de sérieuses préoccupations quant au respect des droits de l’homme et à la démocratie au Gabon.
Séraphin Moundounga, aujourd’hui en exil, demeure déterminé à poursuivre son combat pour la justice et la liberté dans son pays. Sa voix résonne désormais depuis la France, où il espère pouvoir un jour retourner en toute sécurité au Gabon pour continuer son engagement politique.
En attendant, la communauté internationale se doit de condamner fermement ces actes de violence et de répression à l’encontre des opposants politiques au Gabon, et d’exiger que les responsables de ces crimes soient traduits en justice.