Dans une récente déclaration télévisée, le Procureur général de Libreville, Jean Bedel Moussodou Moundounga, a annoncé l’amorce d’une procédure judiciaire contre des « propos injurieux », sans toutefois nommer explicitement la mère du président déchu. Cette annonce survient après une série d’arrestations de syndicalistes, soulignant une certaine sélectivité dans l’application de la loi au Gabon.
Les autorités gabonaises ont récemment fait preuve d’une promptitude surprenante à mettre derrière les barreaux des syndicalistes revendiquant leurs droits, les humiliant au passage. Cependant, cette même célérité ne semble pas s’appliquer de manière équitable lorsque Patience Dabany, la mère du président déchu, profère des injures contre le chef de l’État.
Il a fallu plus d’une semaine pour que les autorités judiciaires gabonaises daignent s’autosaisir de manière indirecte, sans mentionner explicitement Patience Dabany, pour des infractions présumées contre le président, Brice Clotaire Oligui. Le procureur général, tout au long de ses menaces, a soigneusement évité de nommer directement Patience Dabany, laissant planer une étrange ambigüité.
« Conformément aux lois en vigueur en République gabonaise, des instructions fermes ont été données à la chaîne du ministère public pour la mise en mouvement de toutes les actions pénales possibles en réponse aux atteintes à la loi constatées. Le temps du laisser-aller est révolu, » a déclaré le procureur, sans citer explicitement Patience Dabany.
Cette attitude soulève des questions sur la supposée équité dans l’application de la loi au Gabon. Il semble que certains individus aient le privilège d’enfreindre la loi sans subir de conséquences, tandis que d’autres sont soumis à une répression rapide. Cette situation donne l’impression que la justice au Gabon peut être sélective, laissant un sentiment d’injustice chez de nombreux citoyens.
La réaction du procureur général soulève également des interrogations quant à la transparence du processus judiciaire. Les menaces voilées et les omissions délibérées dans les déclarations officielles laissent place à des interprétations multiples, alimentant le scepticisme quant à la véritable volonté de faire respecter la loi de manière équitable.
En conclusion, cette situation met en lumière la nécessité d’une application juste et égale de la loi au Gabon. Les autorités judiciaires sont maintenant sous le feu des projecteurs, appelées à démontrer que la justice n’est pas seulement un instrument de répression sélective, mais plutôt un pilier fondamental de l’État de droit.