C’est la question que tout le monde se pose dans les coulisses du monde de la presse et de la politique. Ali Akbar Azizet, Président du Comité des Journalistes pour le Suivi des Actes de la Transition, a fait sensation lors de la rentrée politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG) le 12 octobre dernier au Palais des Sports de Libreville. Ce même Azizet, qui, après le renversement du pouvoir de son « distingué camarade » Ali Bongo, semblait s’être éloigné de ses anciens compagnons du PDG, a-t-il finalement roulé tout le monde dans la farine ?
Rappelons que suite à la chute du régime Bongo, Azizet s’était empressé de se distancier de ses anciens camarades pour se rapprocher des nouvelles autorités. Il est même allé jusqu’à créer une plateforme, le fameux « Comité des Journalistes pour le Suivi des Actes de la Transition », qui, au début, semblait être une initiative noble visant à surveiller de manière impartiale les actions du nouveau pouvoir. Mais la réalité qui se dessine aujourd’hui est bien différente.
Lors de la dernière sortie publique du PDG, le vrai visage d’Ali Akbar Azizet s’est révélé. Ses anciens collègues journalistes et alliés politiques, en dehors du PDG, se sentent aujourd’hui trahis. Le fameux comité qu’il dirige s’apparente de plus en plus à un conglomérat de fidèles du PDG, avec parmi ses membres des anciens préfets et des secrétaires exécutifs du parti. Une manœuvre qui donne l’impression qu’Azizet a tout simplement utilisé ses relations journalistiques pour infiltrer le milieu et se repositionner politiquement.
La question qui se pose désormais est : Ali Akbar Azizet s’est-il servi de ses collègues journalistes comme tremplin pour son retour en grâce au sein du PDG ? Ceux qui, hier encore, croyaient en sa sincérité sont aujourd’hui désabusés. Sa loyauté, qui semblait être du côté de la nouvelle transition, apparaît désormais clairement comme un subterfuge destiné à renforcer son pouvoir personnel et à réintégrer le giron des « pdgistes ».
Ce retournement spectaculaire de veste fait grincer des dents et jette une ombre sur l’intégrité de ceux qui, dans le milieu de la presse, prétendent agir pour l’intérêt général. Azizet n’a-t-il pas fait preuve d’opportunisme en trahissant ses engagements initiaux pour un confort politique retrouvé ? Une question que seuls ses actes futurs pourront éclaircir. Mais pour l’heure, le doute persiste et le malaise s’installe.