Rentrée politique du PDG : une allégeance suspecte et vampirique à Oligui Nguema au lieu d’une résistance.

Le Parti démocratique gabonais (PDG), autrefois tout-puissant sous le régime Bongo, a fait sa rentrée politique les 9 et 10 octobre 2024. Mais au lieu de se positionner comme une opposition légitime après avoir perdu le pouvoir, comme cela se fait dans toute démocratie saine, le PDG a choisi une voie inquiétante : celle de l’allégeance au Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce comportement pose une question brûlante : pourquoi un parti qui a dirigé le pays pendant des décennies, aujourd’hui privé du trône, préfère-t-il s’aligner docilement derrière les nouvelles autorités, plutôt que d’incarner une opposition vigoureuse et de jouer pleinement son rôle dans le jeu démocratique ?

Ce revirement spectaculaire du PDG est non seulement surprenant, mais dangereux pour l’avenir politique du pays. En refusant de former un véritable bloc d’opposition, le PDG empêche le fonctionnement normal du système politique gabonais. Ce n’est rien de moins qu’un blocage du jeu démocratique, qui repose sur le pluralisme et l’alternance politique. Dans une démocratie fonctionnelle, un parti déchu se repositionne pour reprendre le pouvoir par les urnes, et non pour se fondre dans les rangs de ceux qui l’ont renversé. En choisissant la soumission plutôt que la confrontation politique, le PDG devient complice d’un système qui, au lieu de se renouveler, perpétue les mêmes vieilles pratiques.

Mais que cache réellement ce ralliement au général Oligui ? Plusieurs hypothèses peuvent être avancées. Une stratégie perfide ?

D’abord, on pourrait voir dans cette allégeance une tentative subtile d’infiltrer le bloc de transition pour mieux le corrompre de l’intérieur. Les sceptiques ne manquent pas de rappeler que, pour certains, Oligui et ses acolytes ne font que prolonger le système Bongo sous une nouvelle apparence. Le PDG, en s’alignant sur le CTRI, ne chercherait-il pas à se repositionner pour préserver ses privilèges, saboter discrètement les réformes en cours, et garantir la continuité du régime qu’il a servi pendant des décennies ? En se fondant dans le paysage politique actuel, le PDG pourrait justifier les accusations selon lesquelles le régime d’Oligui n’est qu’une continuation déguisée de l’ancien système.

Une autre lecture possible est encore plus sombre : ce ralliement précipité pourrait être motivé par la peur. Le PDG cherche-t-il à se protéger en s’alliant à ceux qui, en principe, devraient être chargés de faire le ménage et de juger les crimes passés ? Ce rapprochement suspect pourrait bien s’expliquer par la crainte de voir les responsables du PDG traduits en justice pour des décennies de malversations, de corruption, et de gouvernance chaotique. En se cachant derrière le pouvoir actuel, le PDG espère-t-il éviter la condamnation et garantir l’impunité de ses dirigeants ?

Les récents propos tenus par Camélia Ntoutoume, cette « reine du Kounabelisme » qui a fait carrière en léchant les bottes des puissants, ne font que renforcer cette thèse. En affirmant que le PDG soutient le CTRI « en toute humilité et en toute responsabilité », elle montre que ce parti n’a plus aucune fierté ni dignité politique. Comment peut-on parler d’humilité lorsque l’on trahit sans vergogne les principes fondamentaux de la démocratie, simplement pour sauver sa peau ?

Cette absence d’opposition sérieuse au général Oligui et à son régime bloque toute forme de débat démocratique et empêche les Gabonais de voir une véritable alternance se dessiner. La stratégie du PDG, qu’elle soit motivée par la perfidie ou par la peur, nuit à la vitalité politique de la nation.

Ce choix déshonorant, loin de servir les intérêts du peuple, n’est qu’une nouvelle preuve de la décadence morale de ce parti, jadis puissant, aujourd’hui réduit à une machine à protéger les siens. La démocratie gabonaise ne pourra avancer que lorsque les véritables opposants se lèveront pour défendre les intérêts du peuple, et non pour protéger leurs privilèges. Il est temps pour le PDG de se réinventer, ou de disparaître définitivement du paysage politique.

En refusant de jouer le rôle qui lui revient, le PDG s’éloigne encore plus des Gabonais et s’enfonce dans l’opprobre.

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