Raymond Ndong Sima, entre l’enclume et le marteau : une déclaration qui pourrait sceller son destin politique

Ce dimanche à 13 heures, tous les regards se tourneront vers la salle des fêtes Tali, où Raymond Ndong Sima, Premier ministre de la Transition, s’apprête à prendre la parole dans un contexte bouillant. Annoncée comme une déclaration capitale, cette intervention intervient quelques jours seulement avant le référendum constitutionnel du 16 novembre, qui pourrait sceller à jamais son avenir politique.

La nouvelle constitution ne prévoyant plus de poste de Premier ministre, Ndong Sima semble devoir jouer son avenir. La pression est intense, car Ndong Sima se retrouve aujourd’hui à devoir réaffirmer sa position. Va-t-il se repositionner en tant que deuxième figure de l’État, cherchant une nouvelle stature au sein du futur gouvernement ? Une ambition qui, si elle se manifeste ce dimanche, pourrait bien être son coup de poker , un pari politique risqué qui pourrait, tout autant, l’enfoncer dans une position inconfortable face à l’opinion.

Certains observateurs s’attendent à ce que le Premier ministre appelle les militants de l’Alliance Patriotique à voter « oui » pour la nouvelle constitution. Mais ce soutien de dernière minute pourrait prêter à confusion. En se rangeant aux côtés de la majorité des alliés d’Oligui Nguema qui, eux, ont déjà affiché leur soutien publiquement, Ndong Sima s’exposerait à des critiques de duplicité. Lui qui a, par le passé, émis des réserves sur cette constitution, risquerait ainsi de brouiller son image. Est-il là par conviction ou s’agit-il d’un calcul politique ? La population pourrait bien juger sévèrement une éventuelle volte-face, perçue comme une tentative de rester dans les bonnes grâces du pouvoir à tout prix.

Ndong Sima pourrait pourtant prendre un tout autre chemin : celui de la démission. En se retirant de ses fonctions, il marquerait un point pour la cohérence et la fidélité à ses critiques passées de la constitution. Toutefois, cette voie, aussi courageuse soit-elle, aurait un coût considérable. Cela signifierait, pour lui, une quasi-marginalisation politique, un pas vers l’oubli. En quittant la scène, Ndong Sima serait condamné à s’occuper de ses affaires personnelles, disant adieu à un avenir politique dans un paysage instable. Une décision lourde, qui mettrait fin à ses ambitions de jouer un rôle dans la transition en cours.

Ce dimanche, Ndong Sima se retrouve entre l’enclume et le marteau. Quel que soit son choix, il sera jugé sans indulgence par un peuple gabonais plus que jamais attentif et exigeant. Ce discours pourrait être la clé de son avenir : alignement avec le pouvoir, au risque de passer pour un opportuniste inconstant, ou retrait volontaire, avec la certitude de devenir un paria politique ? Dans les deux cas, l’heure de vérité approche.

La scène est prête, les enjeux sont clairs, et le peuple gabonais attend, sceptique mais avide de savoir si Ndong Sima saura convaincre et clarifier sa vision pour l’avenir du pays. Pour Ndong Sima, c’est une carte décisive à jouer.

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