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Le drame de Monsieur Michel Ikamba est révélateur d’une problématique troublante : comment se fait-il qu’un citoyen gabonais puisse être ainsi maltraité, impunément, par une institution étrangère, et que toutes les institutions du pays se montrent incapables de le protéger ? Depuis plus de cinq ans, ce retraité affronte un véritable calvaire : une lutte pour récupérer l’appartement qu’il a mis en location à l’ambassade du Bénin, un bien qu’il a décidé de reprendre pour son fils aîné, revenu après ses études. Or, malgré l’accord initial et l’annonce de son intention de récupérer son logement, M. Ikamba se heurte à une opposition persistante et injustifiée de l’ambassade du Bénin, laquelle refuse de payer les loyers en souffrance et se réfugie derrière la Convention de Vienne pour esquiver ses responsabilités. Faut-il qu’il y ait mort d’homme pour que le Gabon et le Bénin s’assoient pour trouver une solution au problème de notre compatriote ?
À ce jour, le montant des loyers impayés a atteint 30 millions de francs CFA, une somme colossale pour ce retraité qui subit, en plus de la perte financière, un lourd préjudice moral. Michel Ikamba a tenté tous les recours possibles en vain. Il a d’abord saisi le tribunal, qui s’est déclaré incompétent en raison de la protection diplomatique. Puis, il a imploré le ministère des Affaires étrangères, qui s’est révélé incapable de le soutenir. Chaque nouveau responsable, chaque nouvelle nomination ministérielle n’a abouti qu’à un enchaînement de promesses sans effet.
Dans cette affaire, l’ambassade du Bénin se montre d’un mépris inacceptable envers les lois gabonaises et les droits fondamentaux de son hôte. Non seulement elle bafoue les lois en refusant de quitter le bien occupé, mais elle ajoute l’insulte au préjudice en refusant de s’acquitter des loyers dus. Sous prétexte de la Convention de Vienne, elle s’acharne à exploiter les failles du système, piégeant M. Ikamba dans un labyrinthe administratif et juridique où il ne peut que constater l’impuissance de ses propres institutions.
L’état actuelle de la maison de monsieur Ikamba Miche .



Cette situation révoltante nous rappelle combien le manque de protection des citoyens face aux abus d’entités étrangères peut conduire à des conséquences dramatiques. Des simples affaires entre particuliers, comme celle-ci, ont parfois fait basculer des vies et attisé des ressentiments dangereux. En laissant une ambassade étrangère malmener un citoyen gabonais sans intervenir, le Gabon envoie un message inquiétant : nos concitoyens peuvent être écrasés sans que personne ne leur tende la main. Les paroles fortes de Desmond Tutu trouvent ici tout leur sens : « Si vous êtes neutre devant une situation d’injustice, c’est que vous avez choisi d’être du côté de l’oppresseur. »
Monsieur le Président, lors de votre investiture, vous avez promis de défendre les Gabonais et de préserver la souveraineté de notre pays. Que cette affaire serve d’avertissement. Il est temps de prouver que le Gabon protège ses citoyens et n’acceptera jamais qu’un étranger malmène un de ses fils sans conséquence. La dignité et le respect de nos concitoyens doivent être au cœur de notre politique. Monsieur Ikamba mérite justice, et au-delà de son cas, c’est l’honneur de tout le Gabon qui est en jeu.