Les rappels de soldes, une affaire cruciale pour tous les agents de l’État, sont au cœur des préoccupations des fonctionnaires gabonais.
Conscient de l’importance sociale de cette question, le Président de la Transition avait déclaré, le 29 mai à Paris : « Demain, nous paierons les rappels de nos fonctionnaires. » Il s’agit bien de TOUS les fonctionnaires, et non d’une partie seulement.
Cependant, les propos de Pierre Mintsa, syndicaliste omniprésent dans les médias, semblent contredire cette promesse. En effet, concernant la question des rappels de soldes, il n’a cessé de répéter que seuls les rappels calculés seraient payés. Ce qui, de fait, exclurait certains fonctionnaires. Cette approche est en contradiction avec les engagements pris par le Chef de l’État.
Comment peut-on conditionner le calcul des rappels de soldes d’un fonctionnaire au dépôt d’un dossier spécifique ? Cela semble manquer de logique. Un employeur, qui détient toutes les informations sur ses employés, ne peut ignorer la situation de ces derniers. Comment feraient alors les agents en poste dans des zones reculées du pays ? Devraient-ils abandonner leurs fonctions pour se rendre à Libreville afin de déposer leur dossier de rappel de solde à la Solde ? Cela paraît déraisonnable.
Par ailleurs, comment peut-on évoquer simultanément des rappels « zéro » et le paiement des rappels calculés ? Un rappel calculé, mais non soldé immédiatement, génère un nouveau rappel qui, lui, reste non calculé. Ainsi, il existe des rappels calculés en 2014 qui n’ont toujours pas été payés, dix ans plus tard. Ces dix années doivent également être rappelées. Devra-t-on procéder à un autre calcul sur dossier ?
À la Fonction publique, aucun agent n’a eu à déposer un dossier pour régulariser sa situation administrative. Nous pensons qu’un mode opératoire similaire devrait être appliqué au niveau du Budget pour les rappels de soldes. C’est ainsi que, lors de son précédent mandat, le Premier Ministre Ndong Sima avait payé tous les rappels de soldes des agents de l’État, sans que ceux-ci n’aient à déposer un dossier. Aujourd’hui, c’est encore ce même Premier Ministre qui est en charge de la gestion des rappels de soldes. Nous espérons qu’il appliquera la même méthode de travail, qui a fait ses preuves. D’ailleurs, il affirmait que chaque agent de l’État devait d’abord être replacé dans sa situation administrative correcte avant de recevoir ses rappels. Selon lui, tous les actes administratifs sont intrinsèquement liés aux rappels de soldes.
Il est donc possible que les rappels de soldes soient calculés automatiquement, afin que personne ne soit oublié et que la promesse du Président de la République ne soit pas vaine.
Enfin, nous demandons au gouvernement de communiquer clairement sur cette question, afin de ne pas laisser le syndicaliste Pierre Mintsa semer la confusion dans l’esprit des fonctionnaires (en activité et à la retraite) ainsi que des ayants droit.
Pour LES FONDAMENTALISTES,
Olivia Vanessa MUCKETU