Qui sabote le Président ? Le scandale des 116 millions au CNFI et la persistance des anciennes pratiques nuisibles.

Selon plusieurs sources, sur un budget total de 236.738.600 FCFA, une partie, soit 120.335.600 FCFA, a été débloquée pour payer quelques prestataires triés sur le volet, dont Franstel, une entreprise historiquement proche des cercles de pouvoir, dirigée par François Epouta, actuel chef du protocole de la Présidence. Mais le reste, soit 116.403.000 FCFA, destiné aux perdiems des membres des comités d’organisation, demeure introuvable.

Le Trésorier Central (TC), chargé de gérer ces fonds, a multiplié les excuses pour ne pas honorer les engagements envers les membres du comité. Alors que ces derniers attendaient leur dû, le TC leur aurait sèchement répondu que « le 17 août est derrière » et que son attention était désormais tournée vers le référendum. Cette posture méprisante a suscité la colère des nombreux Gabonais qui ont travaillé d’arrache-pied pour la réussite des célébrations. « Nous avons tout donné, sur le terrain comme au secrétariat, mais nos efforts sont bafoués« , s’indigne un membre du comité sous couvert d’anonymat.

Voici les trois personnalités impliquées dans cette affaire : de gauche à droite, le ministre en charge des Comptes publics, Charles Mba, le Trésorier central, Luther Steeven Abouna Yangui, et le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault. Qui sabote l’action du Chef de l’État ?

Malgré les démarches répétées du Comité National des Fêtes de l’Indépendance (CNFI) et les courriers adressés par le ministre de l’Intérieur au ministre du Budget , le dossier reste bloqué. Le sort des 116 millions demeure un mystère, jetant une ombre sur une transition qui promettait de rompre avec les pratiques opaques du passé. Comment expliquer que certains prestataires, en particulier ceux ayant des connexions privilégiées avec des figures influentes de la Présidence, soient réglés sans problème, tandis que les travailleurs ordinaires, eux, restent sur le carreau ?

Ce scandale va au-delà d’un simple problème de paiement. Il illustre un dysfonctionnement profond et un sabotage implicite de l’action du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui avait pourtant approuvé le budget global. En agissant ainsi, certains collaborateurs trahissent la confiance du chef de l’État et minent les efforts de la transition pour rétablir la justice et l’intégrité. Ce comportement rappelle tristement les pratiques du régime déchu, où favoritisme, opacité et mépris des droits des citoyens étaient monnaie courante. Comment espérer un véritable renouveau si de tels agissements persistent au sein même de la nouvelle administration ?

Le CTRI, venu mettre fin à ces dérives, se retrouve aujourd’hui éclaboussé par un scandale qu’il aurait pu éviter. La colère gronde, et les membres des comités menacent désormais d’organiser des sit-ins devant le Trésor pour réclamer justice. Cette situation honteuse est une insulte à tous ceux qui croyaient en un changement réel.

Le Président de la République doit réagir fermement. Une enquête rigoureuse est nécessaire pour faire toute la lumière sur le sort des 116 millions FCFA et sanctionner sévèrement les responsables de ce fiasco. C’est le seul moyen de restaurer la confiance et de prouver que la transition ne tolérera aucune compromission.

Trop, c’est trop : les vieilles habitudes doivent mourir, ou elles enterreront les espoirs de renouveau du peuple gabonais.

Par Rhonny Starr Biyong

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