Alors que la période de transition se voulait une rupture avec les pratiques décriées du passé, la promotion inattendue de Linda Bongo à un poste de haute responsabilité dans la magistrature gabonaise suscite une vive indignation. Cette nomination intervient malgré une interdiction de promotion qui pesait sur elle pour une durée de cinq ans, après une dégradation de son statut. Comme l’avait écrit notre confrère Gabonreview le 23 juillet 2024 : « Figurant au nombre des 8 magistrats sommés de s’expliquer lundi devant le Conseil supérieur de la magistrature du Gabon, la fille d’Omar Bongo a été rétrogradée avant d’écoper de l’interdiction d’occuper un poste nominatif jusqu’en 2029. Le procureur de la République de Port-Gentil a lui aussi été sanctionné. » Cette déclaration vient confirmer que les sanctions étaient bel et bien effectives, ce qui rend la promotion de Linda Bongo encore plus incompréhensible et choquante. Les nouvelles autorités, dirigées par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, n’ont donné aucune explication officielle sur la levée de cette sanction, renforçant l’impression d’une décision arbitraire qui frôle la provocation.
Pour le peuple gabonais, cette décision est perçue comme un retour à des habitudes que l’on croyait révolues, celles-là mêmes qui avaient justifié, aux yeux de certains, le coup d’État militaire du 30 août 2023. Voir ces pratiques ressurgir, et parfois de manière encore plus choquante, constitue une atteinte à la dignité des citoyens, nourrissant une frustration croissante. Cette promotion, octroyée sans clarification, semble être le reflet d’un mépris flagrant des autorités envers l’opinion publique, mettant en péril la confiance fragile que les Gabonais placent dans cette transition.
Les autorités de la transition ont par ailleurs habitué la population à des décisions controversées, comme la libération de figures impliquées dans de vastes détournements de fonds publics, sans fournir la moindre explication. Cela donne l’impression que pour les dirigeants actuels, la contestation populaire n’a que peu d’importance. Comme si l’on disait au peuple : « Peu importe vos plaintes, vous finirez par vous taire, le temps passera, et vous n’y pourrez rien. »
Mais cette attitude est dangereusement déconnectée de la réalité. Aucun peuple n’est lâche ni docile indéfiniment. Le Gabonais sait attendre, sait observer, mais il sait aussi se lever lorsqu’il est nécessaire de défendre sa dignité. Et lorsque ce moment arrive, ni les vents ni les marées ne peuvent arrêter sa volonté. Le mécontentement s’exprime, tôt ou tard, dans les urnes ou dans la rue.
Si les autorités de la transition ne prennent pas conscience de cette réalité, elles risquent de provoquer un réveil populaire inévitable. Ce sentiment de frustration et d’injustice ne cesse de croître, et un jour, qu’on le veuille ou non, ce peuple prendra la parole pour dire « assez ».
Alors que la période de transition se voulait une rupture avec les pratiques décriées du passé, la promotion inattendue de Linda Bongo à un poste de haute responsabilité dans la magistrature gabonaise suscite une vive indignation. Cette nomination intervient malgré une interdiction de promotion qui pesait sur elle pour une durée de cinq ans, après une dégradation de son statut. Comme l’avait écrit notre confrère Gabonreview le 23 juillet 2024 : « Figurant au nombre des 8 magistrats sommés de s’expliquer lundi devant le Conseil supérieur de la magistrature du Gabon, la fille d’Omar Bongo a été rétrogradée avant d’écoper de l’interdiction d’occuper un poste nominatif jusqu’en 2029. Le procureur de la République de Port-Gentil a lui aussi été sanctionné. » Cette déclaration vient confirmer que les sanctions étaient bel et bien effectives, ce qui rend la promotion de Linda Bongo encore plus incompréhensible et choquante. Les nouvelles autorités, dirigées par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, n’ont donné aucune explication officielle sur la levée de cette sanction, renforçant l’impression d’une décision arbitraire qui frôle la provocation.
Pour le peuple gabonais, cette décision est perçue comme un retour à des habitudes que l’on croyait révolues, celles-là mêmes qui avaient justifié, aux yeux de certains, le coup d’État militaire du 30 août 2023. Voir ces pratiques ressurgir, et parfois de manière encore plus choquante, constitue une atteinte à la dignité des citoyens, nourrissant une frustration croissante. Cette promotion, octroyée sans clarification, semble être le reflet d’un mépris flagrant des autorités envers l’opinion publique, mettant en péril la confiance fragile que les Gabonais placent dans cette transition.
Les autorités de la transition ont par ailleurs habitué la population à des décisions controversées, comme la libération de figures impliquées dans de vastes détournements de fonds publics, sans fournir la moindre explication. Cela donne l’impression que pour les dirigeants actuels, la contestation populaire n’a que peu d’importance. Comme si l’on disait au peuple : « Peu importe vos plaintes, vous finirez par vous taire, le temps passera, et vous n’y pourrez rien. »
Mais cette attitude est dangereusement déconnectée de la réalité. Aucun peuple n’est lâche ni docile indéfiniment. Le Gabonais sait attendre, sait observer, mais il sait aussi se lever lorsqu’il est nécessaire de défendre sa dignité. Et lorsque ce moment arrive, ni les vents ni les marées ne peuvent arrêter sa volonté. Le mécontentement s’exprime, tôt ou tard, dans les urnes ou dans la rue.
Si les autorités de la transition ne prennent pas conscience de cette réalité, elles risquent de provoquer un réveil populaire inévitable. Ce sentiment de frustration et d’injustice ne cesse de croître, et un jour, qu’on le veuille ou non, ce peuple prendra la parole pour dire « assez ».