Les relations entre le chef de la transition, Oligui Nguema, et la presse privée semblent actuellement sur le point de se détériorer, laissant entrevoir une possible rupture. Cette situation contraste fortement avec les espoirs et les attentes initiales suscités par l’arrivée au pouvoir des militaires.
Autrefois, la presse privée avait été un allié crucial dans la lutte pour la liberté du peuple gabonais, jouant un rôle essentiel dans la chute du régime précédent. En reconnaissance de cette contribution, le président Oligui Nguema avait promis d’améliorer les conditions de travail de la presse et de la protéger. Il avait annoncé l’octroi de deux véhicules à chaque média, ainsi qu’une augmentation de la subvention à la presse, la portant à 500 millions de francs, comparée à son niveau antérieur de 127 millions de francs.
Cependant, ces promesses n’ont pas été tenues jusqu’à présent. Aucun média privé n’a reçu de véhicule, tandis que les médias publics ont déjà bénéficié de ces moyens de transport. De plus, la subvention de 500 millions de francs reste un vœu pieux non réalisé, laissant la presse privée désillusionnée et négligée.
La protection de la presse dans l’exercice de ses activités n’a pas non plus été à la hauteur des engagements présidentiels. La répression persiste, avec des actes dictatoriaux et discriminatoires qui entravent la liberté d’expression, et ce, malgré les promesses du président de protéger la presse. De nombreuses tentatives de dialogue et d’appels à l’attention du chef de l’État sont restées vaines, laissant la presse privée dans une situation précaire.
De plus, des signes de discrimination réapparaissent, rappelant des pratiques du régime précédent. Certains médias proches de collaborateurs du chef de l’État semblent bénéficier de privilèges, tandis que le reste de la presse est laissé pour compte. Ces inégalités suscitent des protestations croissantes au sein de la presse privée, qui se montre résolue à lutter plus vigoureusement qu’auparavant.
Il est donc à craindre que l’amour initial entre Oligui Nguema et la presse privée n’ait été qu’un feu de paille, et qu’il ne s’effrite davantage si le président ne tient pas ses promesses faites en tant qu’homme militaire. Cette situation suscite des inquiétudes quant à l’avenir des relations entre le chef de la transition et la presse privée au Gabon.









