Récemment un conteneur chargé de migrants clandestins, provenant principalement du Cameroun, a arrêté à Ntoum à une trentaine de kilomètres de Libreville, dévoilant un récit troublant de contradictions. Parmi ces nouveaux arrivants se trouvent des Camerounais et des ressortissantes ouest-africaines, tous en quête du bonheur dans un pays qu’ils accusent ironiquement de xénophobie, de paresse et de manque d’initiative.
L’ironie atteint son apogée lorsque les détracteurs les plus virulents se révèlent être les Camerounais eux-mêmes, rappelant des épisodes passés où ils qualifiaient les Gabonais de « peuple maboule », incapables de se libérer d’un régime oppressif pendant plus de 50 ans. Cette critique survient malgré une situation similaire au Cameroun, avec Paul Biya au pouvoir depuis plus de 40 ans, régissant de manière décriée comme despotique.
Malgré les contrôles permanents , le Gabon a dépassé le seuil acceptable d’étrangers sur son territoire
Le 30 août dernier, les militaires gabonais ont accompli un exploit en évinçant du pouvoir Ali Bongo et sa clique, suscitant admiration et envie au sein de plusieurs pays africains. Cependant, des nations telles que le Cameroun semblent vouloir ternir l’image du Gabon retrouvant sa liberté.
Un conteneur avec des clandestin arrêté non loin de Libreville
La question centrale demeure : pourquoi ces étrangers, en particulier les Camerounais, affluent-ils en masse clandestinement au Gabon, s’y installent tranquillement et prospèrent si ce pays, en dépit de son hospitalité, est aussi cruel que le décrivent ces derniers sur les réseaux sociaux ?
Ce paradoxe souligne les complexités de la migration et des perceptions interculturelles en Afrique. Alors que le Gabon célèbre sa nouvelle ère post-Ali Bongo, il se trouve confronté à des défis diplomatiques et sociaux inattendus, mettant en lumière les tensions entre les nations africaines malgré leur histoire commune et leurs aspirations partagées.