Dans la région d’Oyem, dans le département du Woleu-Ntem au Gabon, un projet d’envergure se profile à l’horizon. Il s’agit de la mise en place d’un décret déclarant d’utilité publique une vaste zone s’étendant entre le quartier Ndava et le village Aloum, dans le canton Kye. Avec une superficie de 1779,6754 hectares, cette zone sera le théâtre de grands changements, annonçant l’avènement d’un nouveau quartier, portant le nom du président de transition en hommage à son rôle dans ce que l’on qualifie de « coup de libération ».
Le projet, imaginé par le délégué spécial en charge de la commune d’Oyem, Jean Christophe Owono Nguema, a reçu l’aval du chef de l’État. Il vise à créer un quartier futuriste, doté d’infrastructures modernes et de services publics, destiné à améliorer les conditions de vie des habitants de la région. Un boulevard de 10 kilomètres reliera l’aéroport d’Oyem-Mekok à la zone Ndava’a, avec la construction d’un carrefour emblématique baptisé « Carrefour du 30 Août ». Cette voie traversera également les villages Aloum et Zogogoane, dans le canton Kyé.
Cependant, ce projet d’envergure ne se déroule pas sans heurts. En effet, la zone concernée appartient à des communautés autochtones qui l’utilisent depuis des générations pour l’agriculture, la chasse et la pêche. Bien que la loi gabonaise stipule que la terre et ce qui se trouve sous terre appartiennent en premier lieu à l’État, et que dans le cadre de projets d’intérêt public, celui-ci a le pouvoir de déplacer les populations, il est évident qu’un conflit potentiel se dessine entre ces communautés ancestrales et les autorités publiques.
La pose de la première pierre de ce projet le 15 mars 2024 symbolise une étape importante dans la transformation urbaine de la région. Toutefois, le préfet du département du Woleu-Ntem, Jean Djeki, a souligné la nécessité d’un engagement continu du gouvernement en faveur du développement local et de l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, suggérant ainsi la prise en compte des préoccupations des communautés autochtones dans ce processus.
Ce nouveau quartier, s’inscrivant dans la vision de développement durable et inclusif du gouvernement, promet de devenir un pôle attractif pour les investisseurs et un lieu de vie dynamique pour les habitants d’Oyem. Cependant, la résolution des tensions entre les populations locales et les autorités gouvernementales demeure un défi majeur à surmonter pour garantir le succès et la légitimité de ce projet ambitieux.