La commune d’Akanda, spécifiquement dans le quartier d’Amissa, a récemment mis fin à la gratuité de l’électricité pour les habitants des logements sociaux. Cette décision fait suite à une opération vigoureuse visant à éradiquer les vols d’eau et d’électricité qui sévissaient dans Libreville. L’opération a révélé plusieurs cas de fraude, notamment le piratage de l’électricité dans des immeubles entiers, où des particuliers distribuaient illégalement de l’électricité à plusieurs appartements sans régler les factures correspondantes.
L’ampleur de cette fraude est d’autant plus préoccupante que de nombreux occupants de ces appartements ne sont pas officiellement répertoriés comme acquéreurs légitimes, mais agissent plutôt comme des squatteurs. Si de tels cas sont déjà enregistrés dans la commune d’Akanda, considérée comme le fief des nantis capables de subvenir facilement à leurs besoins essentiels, cela soulève des inquiétudes quant à la propagation potentielle de la fraude dans les quartiers précaires du deuxième et troisième arrondissement de Libreville.
Une question cruciale se pose : alors que la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) semble déjà incapable de satisfaire la demande en compteurs d’alimentation électrique et d’eau en temps normal, comment va-t-elle faire face à la nouvelle situation où des milliers de personnes pourraient se retrouver privées d’électricité et d’eau ?
Il est impératif que la SEEG mette en place un plan social en retour de cette opération. Ce plan devrait inclure une vaste campagne d’installation de compteurs d’eau et d’électricité, avec des facilités maximales, afin de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à ces services essentiels. Il s’agit non seulement de sanctionner les fraudeurs, mais également de garantir l’accès équitable à l’eau et à l’électricité pour l’ensemble de la population.
Cette étape devrait être entreprise de manière proactive, en anticipant les besoins à venir dans les quartiers précaires du deuxième arrondissement, afin de minimiser les impacts négatifs sur la vie quotidienne des résidents. La réussite de cette opération dépendra de l’efficacité de la SEEG à élaborer et à mettre en œuvre un plan social inclusif, assurant ainsi que la justice soit rendue tout en préservant le bien-être des citoyens.