Dans une surprenante volte-face, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a récemment accueilli une délégation sénégalaise dirigée par l’architecte Pierre Goudiaby Atepa pour discuter des projets d’infrastructures majeurs au Gabon. Cette rencontre, qui s’est déroulée le vendredi 26 janvier 2024, a suscité des interrogations au sein de la population gabonaise, qui avait espéré voir le slogan « Gabon d’abord » incarné dans les actions du gouvernement de transition.
Il est rappelé qu’il y a moins de trois mois, le président avait sollicité l’Ordre gabonais des architectes pour travailler sur des projets cruciaux tels que la création de Libreville 2, l’amélioration des réseaux routiers urbains, la construction d’un nouvel aéroport, et bien d’autres initiatives. Moins d’une semaine après cette réunion, l’Ordre des architectes avait présenté une maquette prometteuse pour le réaménagement de la capitale, soulignant l’accent mis sur l’innovation, la création de logements sociaux et la mise en place de nouveaux projets structurants.
Cependant, le récent choix de faire appel à une délégation sénégalaise pour travailler sur ces mêmes projets a semé le doute quant à la priorité accordée aux compétences locales. Les architectes gabonais, qui avaient déjà présenté une proposition concrète, semblent désormais évincés au profit d’une « légion étrangère » d’experts. La question légitime qui se pose est : pourquoi faire appel à des compétences étrangères alors que le savoir-faire local est disponible et a déjà été sollicité ?
L’initiative du « Gabon d’abord » semble ébranlée, et les Gabonais s’interrogent sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à délaisser les compétences nationales. La déception est palpable parmi ceux qui croyaient en un renouveau axé sur le talent et l’expertise locale.
Erichk Mauro Nguema, président de l’Ordre des architectes, avait exprimé son engagement à collaborer avec le ministère de l’Urbanisme pour la mise en œuvre des projets confiés par le président de la Transition. Les récents événements soulèvent des inquiétudes quant à la considération réelle des compétences locales et à la cohérence des actions gouvernementales avec les principes annoncés.
Alors que le Gabon aspire à un avenir prometteur sous le CTRI, il est impératif que les dirigeants respectent leurs engagements envers le « Gabon d’abord ». Les Gabonais méritent une explication claire sur les raisons de ce revirement, et il est essentiel que le gouvernement réaffirme son engagement envers les talents locaux, démontrant ainsi que la priorité reste effectivement au développement du Gabon par et pour les Gabonais.