Lors de la grande rencontre des Fang du Woleu-Ntem qui s’est tenue ce samedi 6 Novembre 2024, un événement marqué par l’unité et la loyauté, l’« Obangame », l’esprit de fraternité propre à ce peuple, a prévalu. Dans l’ancien hôtel Maïcha à Libreville, tous les fils et filles de la province, qu’ils soient résidents ou de passage, se sont rassemblés pour débattre des enjeux actuels de leur province depuis la prise de pouvoir militaire menée par l’un des leurs, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition.
Un moment de communion où toutes les couches de cette communauté gabonaise se sont unies, des jeunes aux femmes, en passant par les anciens. Pourtant, ce qui a attiré l’attention, c’est le retour fracassant des anciens hiérarques du régime déchu, ces mêmes personnages que beaucoup de Gabonais souhaitent voir écartés de la scène publique, voire jugés pour leurs responsabilités passées. Qualifiés de « sorciers » par la population, ces figures controversées étaient pourtant là, bien accueillies, malgré leur passé sombre, sous l’ombre d’un pardon communautaire.
Unis comme l’eau de la mer , ils étaient des centaines a ce conclave
Le message était clair : l’esprit « Obangame » du peuple Fang l’emporte toujours. Quelle que soit la division ou les reproches entre membres de la communauté, lorsque l’intérêt suprême de celle-ci est en jeu, les querelles s’effacent pour laisser place à une défense commune. Oligui Nguema est leur fils, leur frère, leur père, et c’est un devoir de l’accompagner dans son combat, peu importe les embûches.
Le retour fracassant des anciens hiérarques du régime déchu a particulièrement marqué plusieurs esprits
Les notables ont affirmé leur soutien sans faille au Président de la République, Chef de l’État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et ont appelé à un vote massif pour le « OUI » au référendum sur la nouvelle Constitution. Il ne s’agit pas seulement d’un acte politique, mais d’un devoir communautaire, dicté par l’esprit Obangame.
Cependant, cette réunion soulève une question brûlante : peut-on vraiment avancer avec les mêmes visages du passé, ceux-là mêmes qui ont plongé le pays dans des décennies d’incertitude ? Ou bien le poids des liens communautaires est-il plus fort que la soif de justice ? Un dilemme troublant se dessine, car si l’« Obangame » appelle à l’unité, le peuple gabonais, lui, réclame la vérité et des comptes.
Crédit photos : Association Ossimane