Miné par le clanisme et l’égoïsme, le monde de la culture gabonaise est en pleine décrépitude, une dégénérescence effective parce que rien n’a été fait pour remettre la cohésion au sein de cette sphère qui faisait jadis, la fierté des gabonais.
Les temps glorieux :
Adieu la belle vieille époque de ‘’Pluriel’’, de ‘’News Tv’’, de ‘’Boulevard Triomphal’’, de ‘’Projet one’’, d’‘’Agora’’, ‘’ de ‘’Ceux qui font le buzz’’, de ‘’Top variété’’ etc…, des émissions qui faisaient la fierté des télévisions publiques et privées gabonaises. Adieu Régis Massimba, Wilbise, Willy Delamontagne, Thiérryl Bilal, des garçons qui avaient su créer le rêve auprès des milliers de jeunes gabonais parmi lesquels, certains, par admiration, sont devenus animateurs de télévisions parce qu’ils ont voulu ressembler à leurs ainés. Devenues les caisses de résonance des politiques qui les ont asservies, les télévisions gabonaises ont dévié de leur mission principale qui est d’informer, d’éduquer et de distraire pour se plier sur la diffusion permanente de la propagande idéologique des partis politiques. Un environnement qui a tué l’excellence et la compétitivité chez ceux qui avaient rendu autrefois les télévisions gabonaises parmi les meilleures de l’Afrique francophone
Où sont passés les événements organisés par le Gabon et pour les Gabonais ?
Fini le temps glorieux des grands événements organisés par le Gabon et pour les Gabonais. Les ‘’Balafon Music Awards’’, la ‘’Fête des Cultures’’, la ‘’Nuit de la Musique’’, la ‘’Biennal Bantu’’ et le ‘’Salon d’Octobre’’ ne sont plus que de vieux souvenirs jetés à la poubelle.
Pris en otage, l’organisation événementielle au Gabon était devenue l’affaire d’Edgard Yonkeu avec une petite bande d’individus proches du régime en place qui claquaient des milliards de francs CFA par année en faisant venir, pour des raisons inavouées, les grandes stars internationales en spectacle au Gabon pendant que celles du pays se contentent d’animer des mariages ou des anniversaires ; celles des arts plastiques de vendre leurs tableaux et sculptures au bord des trottoirs pour vivre.
Le clanisme et l’égoïsme :
Beaucoup d’artistes et acteurs du monde des arts et de la culture gabonaise avaient porté leur espoir sur Patience Dabany en la voyant revenir en force à la musique après le décès de son ex époux , le Président Omar Bongo; mais la surprise fut de taille lorsque cette dernière mis en place sa fameuse ‘’Locomotive’’, un label qui contrôlait et gérait presque toute l’activité musicale au Gabon et qui n’avait pour adhérents que les artistes prêts à tous les compromis et qui évidemment acceptent de rouler rien que pour la politique du régime en place . Avant de devenir moribonde aujourd’hui, Sa philosophie : tout pour nous, rien pour les autres.
Les raisons d’un repli identitaire dangereux :
Ségrégués et humiliés par ceux qui pensent qu’ils ont le droit du oui ou du non sur l’existence de tel ou tel individu dans le monde des arts au Gabon, les artistes des différentes provinces du pays se sont regroupés en associations. Ces associations ethniques ont créé par la suite une grande fracture au sein du monde artistique gabonais qui n’en avait pas besoin au moment où la culture gabonaise, pour être forte, doit unir toutes ses diversités. Dans cette sphère nauséabonde c’est le ‘’ chacun pour soi et Dieu pour tous ‘’ qui prime.
Que peut-on attendre du ministre en charge de la culture ?
Le ministre de la culture a des atouts indéniables capables de lui permettre de gérer ce grand dossier mais, sans budget approprié car ne disposant pas du pouvoir de décider de l’argent qui doit être affecté à son ministère et n’ayant pas également la puissance de détruire les grands lobbys qui ont pris en captivité l’activité artistique au Gabon, ce dernier ne pourra se résoudre qu’à faire du saupoudrage et de la tchatche afin d’embellir l’action du gouvernement dont il doit rester fidèle. Il est donc clair que sortir de cette crise ne dépend pas de monsieur le ministre mais du Chef de l’Etat qui devrait mettre fin aux divisions, à l’égoïsme et à la fuite de nos capitaux, lesquels empruntent le canal des artistes étrangers qui partent du Gabon avec des sacs remplis de centaines de millions de francs cfa sans avoir payé la moindre taxe avec évidemment la bénédiction de certains de ses proches, un mal qui ne peut le rapprocher du monde artistique aujourd’hui devenu en sourdine un des maillons forts de son opposition.