Mourir à cause de son propre argent : le scandale Nze Obiang André

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Monsieur Nze Obiang André n’est pas un privilégié. Il n’a pas hérité de sa fortune. Il n’a pas fraudé l’État. Il s’est construit à la sueur de son front, gravissant un à un les échelons de la vie, des petits métiers de subsistance à la création d’un solide patrimoine immobilier. En homme avisé, il a ouvert, il y a 13 ans, un compte dans une banque française affiliée à la banque UGB au Gabon, alimenté par un virement permanent de 1 million de FCFA depuis son compte UGB de Libreville. Un placement réfléchi, destiné à garantir ses vieux jours, ses soins médicaux et faire face à l’imprévu.

Aujourd’hui, malade et dans le besoin urgent de liquidités pour se soigner, il demande tout simplement le rapatriement de ses fonds vers son compte gabonais. La banque française confirme le transfert. Mais à Libreville, c’est le début du calvaire. Le gestionnaire UGB lui réclame une liasse de documents à transmettre au Ministère du Budget et à la BEAC. Obame s’exécute. Depuis, silence radio. Quatre mois ! Quatre mois que ce père de famille, entrepreneur respectable et malade, attend que des fonctionnaires daignent poser leur cachet sur un dossier qui aurait dû être bouclé en moins de 72 heures.

Mais que se passe-t-il donc dans ce pays ? Qu’est-ce qui justifie qu’un homme honnête soit privé de son propre argent ? Corruption ? Négligence ? Mépris pour le citoyen ? Incompétence ? Est-ce pour cela que tant de Gabonais fuient encore le système bancaire ? Est-ce cela, le « changement » promis au peuple le 30 août 2023 ? Quand on a de l’argent sur son compte et qu’on est contraint de mourir faute d’y accéder, ce n’est plus une lenteur, c’est une agression. Une mise à mort déguisée. Un crime institutionnalisé.

Monsieur Nze Obiang André ne demande pas l’aumône. Il réclame simplement ce qui lui appartient. Que les autorités, à commencer par le Ministre du Budget et le Gouverneur de la BEAC, sortent de leur silence criminel et débloquent immédiatement ses fonds. Qu’UGB cesse d’agir comme si elle était au-dessus des lois et des souffrances humaines. La vie de Monsieur Obame est en jeu. Et avec elle, l’image d’un État qui se targue de refonder la République.

L’histoire de Monsieur Nze Obiang André doit faire honte à ceux qui prétendent diriger, réformer, redresser. Car un État qui n’est pas capable de protéger les siens, qui laisse mourir ses citoyens dans les couloirs d’une bureaucratie aussi lente que cynique, est un État complice de leur agonie.

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