Mainmise du PDG sur la campagne d’Oligui : colère grandissante et risque d’implosion chez les Bâtisseurs

La campagne du candidat Brice Clotaire Oligui Nguéma s’ouvre sous haute tension. Loin d’incarner le renouveau attendu par le peuple gabonais, elle est déjà gangrenée par une polémique majeure : l’emprise des anciens barons du Parti Démocratique Gabonais (PDG) sur le mouvement Les Bâtisseurs. Ces mêmes figures, que le coup d’État du 30 août 2023 semblait avoir reléguées aux oubliettes, reprennent du service, s’accaparant l’appareil politique du président de la transition.

Comment un régime né d’une rupture avec l’ancien système peut-il confier son avenir aux artisans du passé honni ? Ceux qui étaient accusés de pillage et de crimes économiques sous le règne d’Ali Bongo sont aujourd’hui les architectes de la campagne d’Oligui. Cette incohérence choque une population qui, un an plus tôt, réclamait justice et un changement radical.

La colère monte. Au sein même des Bâtisseurs, de nombreuses voix s’élèvent contre cette alliance jugée contre-nature. Ce qui devait être une force unie autour de la candidature d’Oligui risque de se fragmenter sous l’effet du ressentiment et de la défiance. Plutôt que de fédérer, cette stratégie pourrait bien provoquer l’abstention et accentuer le rejet du candidat, fragilisant ainsi sa légitimité.

L’opinion publique, quant à elle, observe avec amertume le recyclage politique en cours. Hier fervents soutiens d’Ali Bongo, les cadres du PDG se muent aujourd’hui en défenseurs acharnés d’Oligui, dans un opportunisme à peine dissimulé. Comment ceux qui symbolisent les dérives du passé pourraient-ils incarner l’avenir ? Cette interrogation hante désormais une partie de l’électorat.

Brice Clotaire Oligui Nguéma mesure-t-il le danger de cette compromission ? Ou croit-il que l’issue du scrutin est déjà scellée ? Une chose est certaine : cette campagne démarre sous le sceau de la défiance, et la fracture pourrait bientôt devenir irréparable.

Si Oligui persiste dans cette voie, il risque de voir son ambition de continuité se heurter à une révolte silencieuse mais implacable du peuple gabonais. L’histoire récente a prouvé que rien n’est jamais joué d’avance.

Affaire à suivre…

Par Rhonny Placide Obama

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