L’Oiseau Rare, naturalisé en plein show : Fierté nationale ou mascarade légale ?

Le 21 décembre 2024, L’Oiseau Rare 8G+ a marqué un tournant dans sa carrière en devenant le premier artiste gabonais à remplir le Palais des Sports de Libreville lors d’un concert grandiose. Ce moment a été immortalisé par une reconnaissance inédite : sur scène, il a reçu des mains du gouvernement son certificat de nationalité gabonaise et son passeport. Pourtant, cet événement, censé unir les Gabonais autour de la célébration d’un talent local, a déclenché une vague de réactions controversées, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la société civile.

L’Oiseau Rare recevant une montre d’une valeur de plusieurs millions de FCFA ainsi que ses documents de naturalisation des mains du ministre gabonais en charge de la Culture et des Arts.

Pour ses partisans, ce moment était mérité. Selon eux, L’Oiseau Rare représente une nouvelle ère pour la musique gabonaise. Son style, son concept ancré dans la culture gabonaise, et sa capacité à rassembler les foules font de lui un porte-drapeau de la modernité musicale nationale. « Son parcours est exemplaire, et sa maîtrise de son art est indéniable. Il mérite cette reconnaissance », affirment certains fans inconditionnels.

Des voix rappellent également que la scène était le lieu idéal pour une telle distinction. Ce geste, selon eux, montre que le Gabon valorise ses talents dans leur environnement naturel, là où ils excellent et inspirent. Les défenseurs de L’Oiseau Rare estiment que cette naturalisation met en lumière la capacité d’un artiste à transcender les frontières pour porter haut les couleurs du Gabon.

Le 21 décembre 2024, L’Oiseau Rare 8G+ a marqué un tournant dans sa carrière en devenant le premier artiste gabonais à remplir le Palais des Sports de Libreville lors d’un concert grandiose.

En revanche, des contestations se font entendre. Certains citoyens, comme Jean Kevin Ngadi, dénoncent une naturalisation précipitée, voire illégale. Dans une lettre adressée au Président de la Transition, il évoque des antécédents judiciaires et une absence de contribution notable de l’artiste au rayonnement international du Gabon. « Cette décision semble enfreindre les critères juridiques et éthiques exigés pour l’acquisition de la nationalité gabonaise », écrit-il.

D’autres critiques pointent du doigt une montre de plusieurs millions de FCFA offerte à l’artiste et une somme de 10 millions de francs CFA dépensée par le chef de l’État pour acheter des billets, alimentant des accusations de favoritisme. Pour eux, cet argent aurait pu être investi dans des infrastructures culturelles ou dans un soutien plus équitable à l’ensemble des artistes locaux.

Au-delà du cas L’Oiseau Rare, cette polémique met en lumière des enjeux plus profonds :

  • Les critères de la reconnaissance nationale : Pourquoi certains artistes ou figures publiques obtiennent-ils des privilèges qui semblent inaccessibles à d’autres, parfois plus méritants ?
  • L’utilisation des fonds publics : La générosité présidentielle envers un artiste isolé reflète-t-elle une priorité nationale ou un simple coup médiatique ?

L’Oiseau Rare 8G+ est aujourd’hui officiellement Gabonais, mais son parcours continue de diviser. D’un côté, ses fans voient en lui un symbole de fierté nationale, tandis que ses détracteurs considèrent cette reconnaissance comme une entorse aux principes de justice et d’équité.

Une chose est sûre : ce concert et cette naturalisation resteront gravés dans l’histoire culturelle et politique du Gabon. Reste à savoir si ce moment d’émotion sur scène se transformera en un pont pour unir les Gabonais ou en une pierre d’achoppement pour des débats encore plus houleux sur l’avenir de la culture et de l’identité nationale.

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