Le paysage numérique gabonais offre actuellement un spectacle désolant et triste, marqué par le comportement déconcertant des anciens activistes et influenceurs après le coup d’État militaire du 30 août qui a porté Brice Oligui Nguema à la tête du Gabon. Ces hommes et femmes, qui ont vaillamment combattu le régime despotique de la famille Bongo pendant plus de 50 ans, sont aujourd’hui impliqués dans une guerre d’intérêts personnels, ternissant ainsi leur honorable contribution à l’histoire de la libération du Gabon.
Ces activistes, qui ont parfois risqué leur vie, ont joué un rôle crucial dans le renversement du pouvoir des Bongo, incarnant l’esprit de lutte contre l’oppression et la tyrannie. Leur engagement a été l’élément déclencheur qui a permis de mettre fin à une ère de plus de cinquante ans de domination. Adulés et respectés, ces acteurs ont cependant connu des moments de faiblesse, certains cédant à des tentations matérielles en échange de discours contraires à leurs convictions.
Malheureusement, depuis l’avènement de Brice Oligui Nguema à la présidence, le tableau a considérablement changé. Les nominations abondent au sein du gouvernement, des institutions consulaires et du secteur privé, créant un clivage au sein de la communauté des activistes. Certains ont trouvé des postes élevés et ont choisi de fermer les yeux sur des situations qui exigent une dénonciation, invoquant l’adage selon lequel “la bouche qui mange ne parle pas”.
Une nouvelle forme de lèche-botte émerge, caractérisée par le “chien d’attaque”. Les activistes, maintenant liés au nouveau pouvoir, attaquent de manière systématique toute personne qui ose critiquer le Président Oligui ou le CTRI sur les réseaux sociaux. Cette guerre d’influence non seulement ternit la réputation des activistes gabonais mais menace également la jeune démocratie du pays.
Le ralliement massif de la société civile au gouvernement en place compromet la capacité du Président Oligui Nguema à évaluer objectivement la situation sociale du pays et à ajuster ses politiques en conséquence. Une telle unification empêche la libre expression des opinions divergentes nécessaires au bon fonctionnement d’une démocratie.
Le triste spectacle offert par les anciens activistes gabonais après le coup d’État souligne les défis auxquels la jeune démocratie du pays est confrontée. La lutte pour le pouvoir et les avantages personnels risque de compromettre les idéaux qui ont motivé la libération du Gabon. Il est crucial que les acteurs de la société civile préservent leur indépendance et continuent à jouer un rôle critique dans la construction d’une nation démocratique et équitable.









